"On n'est pas sérieux quand on a 50 ans"

du 15 octobre 2011 au 29 janvier 2012

Dans le cadre de l'exposition On n'est pas sérieux quand on a 50 ans, le MuMa propose une suite d'expositions dossiers. Chaque exposition est confiée à un commissaire scientifique et permet la confrontation des œuvres de notre collection à d’autres provenant de collections particulières ou publiques. Chacune réunira de 5 à 20 œuvres et fera l’objet d’une publication.

Dessins anciens du MuMa. Le choix d'un collectionneur

Du 15 octobre au 7 novembre 2011

Les Vercier, couple de collectionneurs passionnés de dessin, ont constitué depuis plus cinquante ans une extraordinaire collection de dessins classiques. Les plus grands musées français font appel à leur expertise pour étudier leurs collections. Florence Vercier, avec sa connaissance intime des collections du MuMa et son œil de collectionneuse, a choisi, sur l’invitation du musée, un ensemble de feuilles, datant pour les plus anciennes du XVIème siècle.
 
Charles DE LA FOSSE (1636-1716), Etude pour Saint Jean l’Evangéliste, sanguine, 41,5 x 23 cm. MuMa Le Havre. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Charles DE LA FOSSE (1636-1716), Etude pour Saint Jean l’Evangéliste, sanguine, 41,5 x 23 cm. MuMa Le Havre. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Parmi les 23 dessins qui seront exposés, la plupart pour la première fois, se trouvent des chefs d’œuvre des écoles italiennes et françaises, avec des feuilles attribuées à Luca Cambiaso ou à Carrache, mais également des œuvres de Charles de la Fosse, Hubert Robert ou Pierre-Henri de Valentiennes. Ces dessins, entrés dans les collections du musée entre la fin du XIXème siècle et les premières années du XXème siècle, achetés par la Ville ou donnés par des amateurs, ont été restaurés à l’occasion de cette exposition. Florence Vercier s’est également entouré du concours d’historiens de l’art et de conservateurs pour un minitieux travail d’enquête sur l’attribution et l’origine de ses dessins, qui sont pour beaucoup de très belles découvertes.
 

Charles Cordier, Les Nubiens

Du 15 au 31 octobre 2011
 
Charles-Henri-Joseph CORDIER (1827-1905), Le Nubien, 1848, bronze, h. : 85 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Charles-Henri-Joseph CORDIER (1827-1905), Le Nubien, 1848, bronze, h. : 85 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Lorsqu’en 1858, les deux bustes de Cordier, Un nègre Nubien et Une négresse, entrent dans les collections du musée du Havre à l’issue de l’exposition qui a lieu à l’Hôtel de Ville, ce sont déjà des œuvres renommées. Deux exemplaires en bronze du couple se trouvent depuis quelques années dans des collections prestigieuses : le premier a été commandé par l’Etat en 1851 pour la nouvelle galerie d’anthropologie du Muséum d’histoire naturelle à Paris, et le deuxième a été acheté à l’Exposition internationale de Londres de 1851 par la reine Victoria et offert au prince Albert. Le buste du Nubien ou Saïd Abdallah de la tribu de Mayac, royaume de Darfour avait été présenté pour la première fois au Salon de 1848, année de l’abolition de l’esclavage. C’est donc un geste fort que la ville du Havre, liée au commerce triangulaire, accomplit avec l’acquisition de ces deux bustes.
 
Charles-Henri-Joseph CORDIER (1827-1905), La Nubienne, 1851, bronze, h. : 82 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Charles-Henri-Joseph CORDIER (1827-1905), La Nubienne, 1851, bronze, h. : 82 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
L’exposition présentera, aux côtés des Nubiens, les bustes du Chinois et de la Chinoise qui proviennent de la galerie d’anthropologie du Musée d’Histoire Naturelle, ainsi que les planches de l’album Trois types de la race humaine d’après les bustes de M. Cordier (Musée d’Orsay) commandé en 1857 par Cordier au photographe Charles Marville, et conçu comme une galerie ethnographique. Ces représentations posent aussi la question du modèle, et plus particulièrement du modèle noir au 19ème siècle, ainsi que de la démarche ethnographique naissante. Des masques du visage de Seid Enkess, modèle du Nubien, diffusés en Europe et aux Etats-Unis, montrent l’importance de cette question de la représentation dans ce 19ème siècle qui s’ouvre, pour reprendre le titre de l’exposition consacrée à Cordier au Musée d’Orsay en 2004, à « l’autre et l’ailleurs ».

La Jeunesse d’un musée

Du 2 au 14 novembre 2011

Le musée du Havre, créé en 1845 s’installe dans le bâtiment construit par l’architecte Fortuné Brunet-Debaisne sur les quais du port.
 
Attribué à Lorenzo di Ottavio COSTA (ca. 1460-1535), Sainte Marguerite Campana, huile sur bois, 45,5 x 37 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Attribué à Lorenzo di Ottavio COSTA (ca. 1460-1535), Sainte Marguerite Campana, huile sur bois, 45,5 x 37 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
La Société des Amis des Arts, active depuis la Restauration, apporte son soutien à la jeune institution en organisant des expositions d’art actuel. Nombre d’œuvres contemporaines entrent à ce moment dans les collections qui prennent rapidement une belle envergure. De jeunes artistes qui ont pour nom Boudin, Monet, Jongkind ou Millet… découvrent à la même époque ce musée du bord de mer.
L’histoire du musée s’écrit aussi dans sa proximité avec Paris, et le Havre sera un des grands bénéficiaires de la politique des envois de l’Etat dans les musées de province au XIXème siècle. Des scènes historiques ou mythologiques, des nus ou des paysages, ainsi que copies de maîtres sont régulièrement envoyés par l’Etat après leur exposition au Salon, les dépôts venant constituer un mode d’enrichissement des collections privilégié.
 
Claudius JACQUAND (1803-1878), Les derniers moments de Christophe Colomb, 1870, huile sur toile, 124 x 164 cm. MuMa Le Havre. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Claudius JACQUAND (1803-1878), Les derniers moments de Christophe Colomb, 1870, huile sur toile, 124 x 164 cm. MuMa Le Havre. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
célèbres collections Campana et la Caze, léguées à l’Etat en 1863 et 1869, ont permis de faire entrer au Musée du Havre des œuvres qui comptent parmi ses chefs d’œuvre des écoles anciennes. Parmi les œuvres envoyées par l’Etat, l’exposition se penchera également sur le cas particulier d’un artiste de la seconde génération troubadour, Claudius Jacquand, qui avec Les Derniers Moments de Christophe Colomb, 1870, donne une représentation théâtrale de l’homme des Amériques. Ce type de peinture historique, peu représenté dans les collections du Musée du Havre, témoigne d’un « autre XIXème siècle », parfaitement contemporain de la conquête de liberté des impressionnistes. Cette grande peinture, reflet du goût du XIXème siècle, et de la jeunesse du musée du Havre, riche de très belles œuvres méconnues, sortira ainsi des réserves pour être remise à l’honneur.

Jean-François Millet portraitiste

Du 9 au 21 novembre 2011
 
Jean-François MILLET (1814-1875), 1845, huile sur toile, 92 x 73 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Jean-François MILLET (1814-1875), 1845, huile sur toile, 92 x 73 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Le Portrait de Charles-André Langevin, peint en 1845 par Jean-François Millet (1814-1875), entre dans les collections du musée en 1902, par la voie du legs Langevin.
Connu avant tout pour ses talents de paysagiste et son rôle fondateur dans l’Ecole de Barbizon, Millet a peu pratiqué le genre du portrait, qui correspond essentiellement à une production de jeunesse.

Natif du Cotentin, Millet poursuit sa formation de peintre à Cherbourg, où il vit jusqu’en 1845. Jeune peintre, il fréquente le musée Thomas Henry et s’exerce en copiant les maîtres. Ces quelques années donnent lieu à la réalisation de portraits de notables cherbourgeois, mais également de portraits plus intimes, notamment de sa jeune épouse, décédée en 1844, avec Le Portrait de Pauline Ono en bleu (1841) et Pauline Ono en déshabillé (1841).

Quittant Cherbourg en quête de commandes, Millet séjourne au Havre en 1845. Il réalise alors nombre de portraits d’amateurs et de personnalités havraises, dont Le portrait de l’inspecteur des douanes et collectionneur Charles-André Langevin conservé au musée du Havre, Le Portrait d’un officier de Marine (musée de Rouen) et Le portrait de Germance Hachard, aujourd’hui conservé au musée de Brême.
Peu après ce court séjour, Millet abandonnera le portrait pour se tourner vers les sujets qui feront sa renommée. C’est un ensemble d’une dizaine de portraits, dont les chefs d’œuvres du musée Thomas Henry, qui seront ainsi réunis pour la première fois.

Gustave Doré, Épisode du siège de Paris en 1870

Du 16 au 28 novembre 2011

Gustave Doré (1832- 1883), internationalement reconnu de son vivant pour ses illustrations des œuvres de Rabelais, Dante, La Fontaine, Hugo, Byron… a également une importante carrière de peintre et sculpteur. Patriote, natif de la ville de Strasbourg, également assiégée, il s’engage dans la Garde-Nationale pendant le Siège de Paris. Du 19 septembre 1870 au 26 janvier 1871, il participe à la défense de la capitale et produit, durant cette période et au cours des années qui suivent, une série d’œuvres originales : croquis, grands dessins, compositions picturales et sculptures, aux sujets réalistes ou allégoriques, inspirées par le conflit franco-prussien.
 
Gustave DORÉ (1832-1883), Épisode du siège de Paris en 1870, 1871, huile sur toile, 97 x 130 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Gustave DORÉ (1832-1883), Épisode du siège de Paris en 1870, 1871, huile sur toile, 97 x 130 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
L'Épisode du Siège de Paris, décrit par Théophile Gautier dans ses Tableaux de Siège (1871), fait partie de cet ensemble, tout en demeurant l’unique exemple de composition narrative aboutie pour cette période. Souvent citée, mais finalement peu documentée, cette œuvre atypique demeure méconnue.
En marge des manifestations dédiées à la commémoration du 140e anniversaire de « l’Année Terrible », l’exposition consacrée à l’Episode du Siège de Paris, présentera des représentations, peintures et gravures produites lors de cette période troublée, et éclaire un pan inconnu et profondément singulier de l’œuvre de Gustave Doré.

Le Cercle de l’Art moderne au Havre. 1906-1909

Du 23 novembre au 12 décembre 2011

En 1906, de grands collectionneurs havrais, « attirés par une sympathie commune pour les tendances artistiques modernes », parmi lesquels Olivier Senn et Charles-Auguste Marande, créent avec un groupe d’artistes dont Raoul Dufy, Othon Friesz et Georges Braque une association baptisée Le Cercle de l’Art Moderne, dont le but est de favoriser la présentation de l’art moderne au Havre, sous forme d’expositions et de concerts.
 
Albert MARQUET (1875-1947), 1905, huile sur toile, 65 x 81 cm . Troyes. © collections nationales Pierre et Denise Lévy
Albert MARQUET (1875-1947), 1905, huile sur toile, 65 x 81 cm . Troyes. © collections nationales Pierre et Denise Lévy
L’exposition évoquera l’activité de cette association en réunissant des œuvres et des artistes présentés lors des quatre expositions qui attirèrent à l’époque la fine fleur de l’avant-garde artistique. Autour des œuvres d’Albert Marquet et d’Antoine Bourdelle appartenant aux collections du musée, un ensemble d’œuvres associées au Cercle et aujourd’hui présentes dans les grandes collections publiques et privée du monde entier seront réunies pour cette exposition. On citera par exemple Le 14 juillet au Havre, 1906, d’Albert Marquet, en provenance d’une collection particulière grecque, ainsi que La Rue Pavoisée, 1906, de Raoul Dufy, prêtée par le Musée National d'Art Moderne.

Jacques Emile Ruhlmann. Le meuble à fards, l'art déco au MuMa

Du 30 novembre au 19 décembre 2011
 
Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933), Meuble à fards, 1929, loupe de noyer d’Amérique et bronze, 138,5 x 97 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Jacques-Émile RUHLMANN (1879-1933), Meuble à fards, 1929, loupe de noyer d’Amérique et bronze, 138,5 x 97 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Connu sous le nom mystérieux de Meuble à fards, le chef d’œuvre de Jacques Emile Ruhlmann (1879-1933) sera mis à l’honneur dans une présentation s’attachant à retrouver l’esprit des pièces conçues par le plus grand ensemblier décorateur français des années 20 et 30. Ce meuble d’apparat précieux, dont la plaque de serrure a été ciselée par le sculpteur Alfred Janniot, auteur des grands reliefs du Palais de Tokyo et du Palais des Colonies, a été prêté lors des grandes expositions Ruhlmann au Musée des années 30 à Boulogne, à Montréal, à Serralves.

Ruhlmann s’entourait des artistes qu’il aimait pour concevoir ses expositions. Pour le célèbre pavillon l’Hôtel du collectionneur, dont la conception lui est confiée lors de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925, il a ainsi choisi de présenter des œuvres de Jean Dupas, Jean Dunand, ou Edouard Pompon.
Sous le commissariat de Florence Camard, spécialiste de l’œuvre de Ruhlmann, les collections art déco du Muma, dont certaines sont liées à la décoration grand paquebot transatlantique Le Normandie, et associées à des œuvres en provenance de collections privées, seront ainsi réunies dans une présentation unique.

Albert Bartholomé, Le sculpteur et la mort

Du 14 décembre 2011 au 2 janvier 2012
 
Steichen Edward (1879-1973), Bartholomé, 1901, photographie, 20,8 x 15,1 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN (Musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Steichen Edward (1879-1973), Bartholomé, 1901, photographie, 20,8 x 15,1 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN (Musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda
Albert Bartholomé (1848-1928), d’abord peintre puis devenu sculpteur sur les conseils de son ami Edgar Degas, est une figure mythique de la sculpture au tournant du XXème siècle. Veuf éploré après la mort de la belle Périe de Fleury, il sculpte son tombeau. Un commentateur contemporain cite la pensée qui le hante alors : « Ma morte, je lui ai donné des larmes et mon talent, mais combien de disparus sont privés de tout souvenir ! Et qu’est-ce que ma douleur solitaire auprès de l’océan de désespoir que représentent toutes les générations éteintes ! Est-ce que mon deuil ne s’ennoblira pas à se débarrasser de son égoïsme et à sympathiser avec toute l’humaine souffrance ? Dressons un monument à tous les morts !». C’est ainsi que pendant plus de dix ans, le sculpteur a travaillé à un grand projet universel, dédié à tous les morts, dans une période ou la sculpture funéraire était un genre apprécié et reconnu. Le monument sera finalement mise en place au cimetière du Père-Lachaise et dévoilé à un public venu en foule le jour de la Toussaint de 1899.

En 1953, Reynold Arnould sauve le fonds d’atelier du sculpteur, resté en possession de seconde épouse, qui en fait au don au Musée, alors même que celui-ci n’est pas encore reconstruit. Les collections s’enrichissent ainsi de maquettes en plâtre pour le grand projet de Bartholomé. Ces œuvres retracent l’évolution de la pensée du sculpteur et différentes étapes de la réalisation du monument. Jamais exposées, longtemps réputées détruites, ces maquettes sculptées étaient arrivées démontées dans les collections du musée. Une exceptionnelle campagne de restauration a été engagé afin de les présenter enfin au public. 

Fernand Léger, Les Deux Femmes sur fond bleu, 1952

Du 21 décembre 2011 au  9 janvier 2012

Fernand Léger (1881-1955), figure majeure dans le paysage artistique des années 1950, avec son cycle sur les « constructeurs » faisant écho à la reconstruction, à la vie ouvrière, à l’exigence sociale de ces années d’après-guerre, devait trouver tout naturellement sa place dans le nouveau musée du Havre en construction. C’est ainsi que la peinture Deux Femmes sur fond bleu (1952), fut acquise auprès de l’artiste par Reynold Arnould en 1953 et immédiatement présentée dans l’exposition De Corot à nos jours au Musée du Havre, au Musée national d’art moderne en décembre de la même année. Le Musée du Havre a consacré par la suite une grande exposition à Léger en 1968, et acquis plus tard, en 1984, une autre œuvre : Composition aux clefs (1928).
 
Fernand LÉGER (1881-1955), Les Deux femmes sur fond bleu, 1952, huile sur toile, 54 x 65 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat de la Ville, 1953. © MuMa Le Havre / David Fogel © ADAGP, Paris, 2013
Fernand LÉGER (1881-1955), Les Deux femmes sur fond bleu, 1952, huile sur toile, 54 x 65 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat de la Ville, 1953. © MuMa Le Havre / David Fogel © ADAGP, Paris, 2013
Cette exposition-dossier, conçue en étroite collaboration avec le Musée national Fernand réunira un ensemble de  peintures, dessins dont la grande Composition aux deux matelots, 1951 (Musée National Fernand Léger), Deux femmes aux fleurs, 1954 (Tate Liverpool), et montrera la séquence peu connue La fille au cœur préfabriquée, superbe ballet amoureux de figures mécaniques et colorées sur fond de jazz, réalisée pour le film Dreams that money can buy, de Hans Richter en 1946.

Alphonse Saladin. Artiste et conservateur.

Du 4 au 16 janvier 2012
 
Alphonse SALADIN (1886-1953), 1935-1939, Sculture, 158 x 80 x 63 cm. MuMa Le Havre. © DR
Alphonse SALADIN (1886-1953), 1935-1939, Sculture, 158 x 80 x 63 cm. MuMa Le Havre. © DR
Alphonse Saladin (1886-1953) fait partie de cette génération des artistes-conservateurs qui se sont succédé à la tête du musée du Havre jusqu’à une date avancée du XXe siècle. Praticien de Rodin dans l’atelier duquel il travaille pendant quatre ans, c’est un sculpteur de qualité. Il joua un rôle important dans l’histoire du musée en créant « la Galerie des Modernes ». De 1925 à 1928, Saladin convainc de nombreux artistes parmi lesquels Maurice Denis, Vlaminck, Foujita… de vendre des œuvres pour la somme forfaitaire de 250 francs. Il réunit ainsi un ensemble conséquent bientôt présenté dans la nouvelle galerie aménagée à cet effet. L’exposition permet de retracer son parcours singulier, d’artiste et de conservateur.

Nicolas de Staël, Paysage (Antibes), 1955

Du 11 au 29  janvier 2012
 
Nicolas de STAËL (1914-1955), Paysage, Antibes, 1955, huile sur toile, 116 x 89 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard — © ADAGP, Paris, 2013
Nicolas de STAËL (1914-1955), Paysage, Antibes, 1955, huile sur toile, 116 x 89 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard — © ADAGP, Paris, 2013
La donation par Hélène Senn-Foulds de la collection de son père, Edouard Senn, a permis de faire entrer dans les collections une des œuvres ultimes de Nicolas de Staël, Paysage (Antibes), 1955. Peu montrée jusqu’à ce jour, cette œuvre fait partie des toiles très importantes réalisées à Antibes par l’artiste, quelques semaines avant son suicide. En 1952, après une série de petits paysages peints en Normandie, qui le ramènent au sujet et à l’étude de la lumière, il découvre la lumière si différente du Sud. Son grand ami, le poète René Char a inventé pour parler de cette lumière l’expression « cassé-bleu », que Nicolas de Staël fait sienne quand il lui écrit ainsi : « j’étais un peu hagard au début dans cette lumière de la connaissance, la plus complète qui existe probablement, où les diamants ne brillent que l’espace d’un éclat d’eau très rapide, très violent. Le « cassé-bleu », c’est absolument merveilleux, au bout d’un moment la mer est rouge, le ciel jaune et les sables violets ».

Grâce aux prêts de la famille de l’artiste et du Musée Picasso d’Antibes, des œuvres de cette même période, dont le célèbre Fort Carré d’Antibes, 1955, viendront renforcer la compréhension de ce grand paysage marin.

Le poète et le voltigeur. Jacques Berne et Jean Dubuffet, 40 ans d’amitié.

Du 18 au 29 janvier 2012

En 1977, en remerciement à la Ville du Havre qui lui a consacré une exposition rétrospective, Jean Dubuffet donne à sa ville natale Ontogénèse, une « grande découpe » réalisée l’année précédente, l’une des dernières œuvres du cycle de l’Hourloupe entamé en 1962.
Artiste inclassable, auteur d’un œuvre peint et sculpté considérable, Dubuffet ouvre et referme une succession de cycles à partir de 1942  jusqu’à l’Hourloupe et ses sculptures monumentales ou aux Théâtres de mémoire, aux Mires et aux Psycho sites des années 80. Infatigable militant d’un art éloigné de la culture, Dubuffet a accompagné son exceptionnelle production plastique d’écrits littéraires et d’une correspondance très dense avec les hommes de lettres et les poètes de son temps.
 
Jean DUBUFFET (1901-1985), Ontogénèse, 1975, vinyle sur panneau, 251 x 316 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn — © ADAGP, Paris, 2013
Jean DUBUFFET (1901-1985), Ontogénèse, 1975, vinyle sur panneau, 251 x 316 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn — © ADAGP, Paris, 2013
L’amitié de toute une vie et les profondes affinités intellectuelles entre l’artiste et le poète Jacques Berne ont été, à partir de 1946, soutenues par une longue correspondance qui vient de rejoindre le fonds de la bibliothèque Salacrou grâce à la complicité d’Annick Berne.
Autour d’Ontogénèse et de peintures de Jean Dubuffet, dont certaines dédicacées par l’artiste, l’exposition présente des dessins, une sculpture, et une pièce inédite, un tapis du cycle de l’Hourloupe.

Témoins de cette amitié de 40 ans, dialoguent livres et textes poétiques de Jacques Berne illustrés par Jean Dubuffet (Il y a, Voici qu’ici), dessins et maquettes, ainsi qu’une sélection de lettres dont certaines à « en-tête » dessinées par l’artiste, exposées pour la première fois.
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