Le Havre. Images sur commande

du 06 mars au 24 mai 2010

Le Havre. Images sur commande
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Le Havre bénéficie d'une image flatteuse grâce aux nombreux peintres qui l'ont représentée. N'est-elle pas la ville d'Impression Soleil levant, l'œuvre la plus célèbre de Claude Monet ? Après sa destruction en 1944, Le Havre se pose rapidement la question de l'affirmation de sa nouvelle identité de ville reconstruite. La Direction Générale du Tourisme, soucieuse elle aussi de promouvoir l'image de modernité de cette grande ville, envoie Lucien Hervé photographier Le Havre en 1956. Mais il faut attendre près de 50 ans pour que le regard porté sur la ville change vraiment, sous l'effet du classement au Patrimoine mondial de l'Humanité en 2005.

Au lendemain de cette reconnaissance internationale, la Ville du Havre et le ministère de la Culture et la Communication-Centre national des arts plastiques décident de relancer la procédure de commande publique en faisant appel à cinq photographes (Véronique Ellena, Nancy Wilson-Pajic, Manuela Marques, Charles Decorps, Xavier Zimmermann) et un vidéaste (Pierre Creton) en leur demandant d'investir le centre reconstruit par Auguste Perret. Un regain d'intérêt pour Le Havre se manifeste alors très rapidement et d'autres artistes leur emboîtent le pas.

L'exposition réunit une centaine d'œuvres : celles déjà historiques du Havre reconstruit et ces travaux tout récents. Ceux-ci offrent une image renouvelée de la ville. Loin de la vision traditionnelle du piéton dans la rue, l'approche de ces artistes est plus complexe, humaine et curieuse. Ceux-ci n'hésitent pas à franchir les seuils des immeubles, pénétrer les intérieurs, monter sur les toits, rencontrer les habitants. Les points de vue les plus surprenants (depuis le 17e étage de l'hôtel de ville, du haut d'une échelle de camion de pompier, depuis les appartements...) révèlent une organisation spatiale fascinante où les effets de perspective sont subtilement pensés. La ville prend des allures de décor de théâtre. Les effets de lumière, entre chien et loup, de nuit, ou de plein été mettent en valeur la plasticité du béton. Les artistes captent le plus banal comme le plus extraordinaire. Ils n'hésitent pas investir la ville d'étranges mises en scène, où les habitants semblent jouer leur propre rôle.
Avec eux, la ville, rendue à son histoire, devient un espace où se souvenir, imaginer, rêver, jouer...
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