Provocateurs étranges

du 12 octobre 1991 au 13 janvier 1992

Rencontre entre peintures récentes et objets océaniens. Telle est l'amibition de l'exposition réalisée par Geneviève Testanière en 1991. Les collections proviennent du Musée des Arts Africains et Océaniens de Paris où se mêlent le travail des artistes de l'exposition - Jean-Paul Huftier, Jan Sivertsen, Jean-Marc Vallin et Yves Zurstrassen.
Provocateurs étranges
PRÉFACE DU CATALOGUE

"Le musée est le lieu qui rend possibles toutes les rencontres ; qui permet de savourer d'un même regard un masque du Malecula et un tableau contemporain. Il ne s'agit pas de nier ou de refuser le savoir de l'ethnologue. Il s'agit de préserver — de « provoquer » — la même curiosité, la même sensualité gourmande devant le spectacle multiple du monde ; de réveiller la faculté d'émerveillement qui a toujours été celle des grands scientifiques.

Ce qui réunit ces quatre peintres, c'est qu'ils sont capables d'exprimer des choses essentielles, de traduire des visions fulgurantes, sans se référer à des modes, sans s'abriter derrière des théories. C'est une démarche d'une totale liberté, uniquement soucieuse de capter les forces essentielles de l'univers. C'est la raison de leur présence ici aux côtés des Océaniens : le problème de la modernité ne saurait se poser, ne s'est jamais posé. Ils obéissent à une nécessité interne qui assimile toutes les traditions en vue d'une totale efficacité.

Manifestation interdisciplinaire réunissant les textes de personnalités aussi diverses que Georges Yalandier, ethnologue auteur de "l'Afrique ambiglie" et sociologue auteur du "désordre" ; Jean-Louis Deotte, philosophe qui s'intéresse particulièrement à la signification du musée dans l'avenir ; Gilles Lapouce, écrivain, essayiste, journaliste de presse et à France Culture qui s'intéresse particulièrement à l'utopie et au brassage des différences dans le monde moderne.

Rencontre qui cherche à épouser l'ordre chaotique du vivant selon la vision que nous savons maintenant que le désordre a une structure infiniment plus subtile que l'ordre apparent. Il y a donc utilisation des récents langages et technologies tout en se réfèrent aux millions d'années pendant lesquelles nous avons persévéré.
Ainsi se mêlent des présences dans le désir de provoquer la vision sans interposer la barrière des mots et des théories. Car il s'agit de réveiller la faculté d'étonnement devant la saveur multiple du monde.
Manifestation ouverte car il est question de la développer dans différents lieux d'Europe et du monde."

Commissariat :
Geneviève Testanière, Conservateur des Musées du Havre
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