Olivier Mériel. Le Havre, photographies

du 22 octobre au 31 décembre 2005

Olivier Mériel. Le Havre, photographies
Trois mois après le classement par l'UNESCO du centre-ville du Havre, reconstruit par Auguste Perret, le Musée Malraux consacre une nouvelle exposition à la représentation de la ville par un artiste.
Intimement lié à la Normandie, territoire qui l'a vu naître, Olivier Mériel n'a cessé, depuis près de trente ans, d'en photographier les rivages, le littoral ou l'arrière-pays. En 2003, il commence une série de prises de vue au Havre. Deux ans plus tard, il nous livre, en une cinquantaine de tirages, un portrait personnel et sensible de cette ville.

L'artiste a sillonné Le Havre du nord au sud, et d'est en ouest, de la ville haute au quartier de l'Eure, de la zone industrielle à la mer en passant par Les Neiges, Graville et les quais du port. Ce repérage s'est fait lentement, sans plan préconçu, sans guide ni carte, mais au gré des hasards et des rencontres.

Olivier Mériel travaille avec un matériel vieux comme l'histoire de la photographie, la chambre photographique (une 20 x 25 et une 30 x 40) dont la technique contraignante est pour lui cependant inégalable. La chambre permet en effet d'avoir un plan rapproché et un lointain dans la même image et avec le même degré de netteté, ce que notre œil ne peut percevoir en réalité, mais que l'on retrouve, explique l'artiste, dans les compositions des maîtres flamands où « le premier plan est comme saisi au grand-angle alors que le fond semble avoir été pris au téléobjectif, ce qui est impossible ! ».
L'utilisation de la chambre implique un rapport au temps particulier et un rituel exigeant : transporter la chambre, la monter, disparaître sous son voile, mettre au point, attendre la lumière propice, déclencher. Les temps de prise de vue peuvent atteindre plusieurs heures. C'est pourquoi on rencontre peu de personnages dans les œuvres d'Olivier Mériel... les longues poses ont désincarné les silhouettes nombreuses qui ont pourtant traversé l'objectif.
Les vastes panoramas de la baie du Havre, les escaliers de la côte, les avenues du centre reconstruit, les bassins et cales du port, l'intérieur d'un café de dockers, les réserves du Museum d'Histoire naturelle... dessinent un portrait poétique de la ville, dans une temporalité ralentie, comme étirée, qui transfigure le réel.
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