Les trahisons du modèle

du 01 juillet au 04 septembre 2000

Semaines européennes de l’image :  : Les trahisons du modèle.
Au MuMa : Les années 80 : la dépose des modèles 
Le musée Malraux expose une quarantaine d’œuvres d’artistes européens et américains des années 80. C’est donc à travers un choix d’œuvres des collections de la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat du Luxembourg (BCEE), du Fonds Régional d’Art Contemporain de Haute-Normandie et du Fonds National d’Art Contemporain que se profile, à travers de nombreux artistes de référence, un dialogue sur l’évolution des rapports du modèle dans la photographie.
Les trahisons du modèle
PRÉSENTATION
Le musée Malraux s’organise autour d’une collection dont le déroulement du XVIIème siècle au XXème siècle embrasse quatre siècles. Installé dans un bâtiment moderne, il propose au visiteur un accrochage où l’œuvre quelle que soit son époque de création est confrontée à un contexte contemporain. Le programme artistique et culturel intègre des rendez-vous qui permettent, à l’occasion de projets ponctuels, de développer cette suite jusqu’à l’époque immédiatement contemporaine. Le musée Malraux trouve donc pleinement sa place au sein des Semaines européennes de l’Image dans le respect de son rôle comme lieu de référence. Les années 80 : la dépose des modèles permet de présenter au public une quarantaine d’œuvres qui de critiques au moment de leur création, apparaissent maintenant, comme des modèles pour une jeune génération dont l’exposition forme le cœur des autres présentations du projet.

L'exposition est construite autour de quatre pistes : 
  • La critique du cliché modèle : la photographie s’est peu à peu approprié les modèles idéologiques du cliché en les copiant pour mieux les ridiculiser. De chaque usage “ grand public ” elle donne des versions de fiction critique.
  • Le renouveau du modèle corporel : la photographie a déposé les modèles modernes d’une pensée du corps. En le parcellisant, elle a accompagné sa virtualisation et son clonage. Dans le même temps, elle a défendu sa singularité et ses expériences limites.
  • La scénarisation burlesque du modèle : en réponse aux agressions sociétales comme aux angoisses individuelles, l’image a inauguré des rites burlesques de survie, étendant l’initiative des attitudes humaines à une dynamique des objets.
  • Le “ remix ” des modèles artistiques : la photographie a investi les modèles esthétiques et comportementaux définis par les autres arts. Elle les a radicalisés ou mélangés entre eux.

Œuvres de : Dieter APPELT, AZIZ & CUCHER , David BAILEY, Dirk BRAECKMAN, J-M BUSTAMANTE, Sophie CALLE, Alain FLEISCHER, J. FONTCUBERTA,GILBERT & GEORGE, J- P GOUDE, John HILLIARD, Karen KNORR, Ange LECCIA, Robert Mac ADAMS, Robert MAPPLETHORPE, Annette MESSAGER, Bruce NAUMAN, Helmut NEWTON, Roman OPALKA, Florence PARADEIS, Arnulf RAINER, Gehrard RICHTER, Andres SERRANO, Cindy SHERMAN, Keichi TAHARA, Philippe THOMAS, Andy WARHOL, Joel Peter WITKIN.

Commissaire : Françoise COHEN (Conservateur en Chef du musée Malraux)

Les trahisons du modèle constitue un ensemble de manifestations, associant institutions, lieux d’enseignement et lieux de diffusion de l’art contemporain, qui tente d’exprimer les enjeux actuels et futurs de l’image. A l’initiative de l’Ecole d’Art du Havre, du musée Malraux, du FRAC Haute- Normandie, et en collaboration avec l’association luxembourgeoise CAFE CREME, ces Semaines européennes de l’image ont pour objectif d’établir la mise en réseau, au niveau européen, d’artistes et de responsables culturels qui interrogent ensemble les nouvelles tendances et sensibilités de la création photographique. Dans chaque ville partenaire, un groupe de pilotage a procédé à la mise en place d’expositions afin d’observer les notions de dépositions, transformations et trahisons du modèle, c’est à dire de toutes les modifications qu’autorise aujourd’hui la photographie dans ses rapports aux autres arts.

Une génération d’artistes de moins de trente-cinq ans, souvent issus des écoles d’art, au sein desquelles ils ont développé une sensibilité particulière à l’image au travers de la photo, du multimédia, des nouvelles technologies, est marquée par la confusion des genres artistiques. Pour eux le processus de production importe autant que l’oeuvre elle-même, qui n’est jamais une forme arrêtée mais bien plutôt une trahison d’un modèle, sa mutation. Les semaines européennes de l’image mettent en évidence ce phénomène dans un vaste volet consacré à la jeune création contemporaine.
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