Manuela Marques. Répliques

du 05 mars au 08 mai 2022

Manuela Marques. Répliques
Depuis des années, la photographe Manuela Marques interroge les phénomènes naturels, au gré de voyages et de résidences d’artiste.

Entre 2017 et 2021, elle s’est rendue dans l’archipel des Açores à l’invitation de la galerie Fonseca Macedo, pour y mener, sous la forme d’une carte blanche, un travail personnel.

Situé dans l’Atlantique Nord, cet archipel volcanique, étape incontournable des navigateurs traversant l’océan, lui a inspiré un travail autour du tellurisme, particulièrement actif en cette région du monde. Faisant l’expérience physique d’un territoire fortement minéral mais dont le sol donne l’impression qu’il peut se dérober et qu’un séisme peut se déclencher à tout moment, découvrant un paysage luxuriant plongé dans une sorte de sfumato causé par les fumerolles et les nuages, Manuela Marques a élaboré des œuvres photographiques et vidéos à partir de ses observations et expérimentations visuelles.
 
Manuela MARQUES (1959), Explosion 1, 2022, impression pigmentaire sur papier baryté, 27 x 40,5 cm. courtesy galerie Anne Barrault. © ADAGP, Paris 2022
Manuela MARQUES (1959), Explosion 1, 2022, impression pigmentaire sur papier baryté, 27 x 40,5 cm. courtesy galerie Anne Barrault. © ADAGP, Paris 2022
Mais s’interrogeant sur la manière dont les scientifiques enregistrent les tremblements et secousses terrestres, elle a souhaité confronter ses propres impressions aux archives de l’Observatório Afonso Chaves de Ponta Delgada, un centre de vigilance sismique qui conserve la mémoire de ces événements telluriques sous forme de « papiers fumés » d’une grande beauté.

L’exposition Répliques réunit au MuMa un ensemble d’une quarantaine de photographies et de vidéos réalisées aux Açores, témoignant de ses expériences visuelles que lui a inspirées cette nature perdue au milieu des oscillations de l’océan et qui renvoie continuellement aux origines, à quelque chose de primaire et d’intensément physique.

De retour en France, elle a poursuivi cette recherche lors d’une résidence en Bretagne, au Domaine de Kerguéhennec, travaillant à partir de carottages géologiques (ses Mottes) et de captations lumineuses (Éphémères).
 
Manuela MARQUES (1959), Phénomène 1, Phénomène 2, 2019, diptyque, impression pigmentaire sur papier R.C, 140 x 93 cm. courtesy galerie Anne Barrault. © ADAGP, Paris 2022
Manuela MARQUES (1959), Phénomène 1, Phénomène 2, 2019, diptyque, impression pigmentaire sur papier R.C, 140 x 93 cm. courtesy galerie Anne Barrault. © ADAGP, Paris 2022
L’ensemble d’œuvres qui en résulte, regroupé sous le nom de Echoes of nature, est présenté, dans le cadre de la Saison France-Portugal, sous forme de trois expositions qui se complètent et se répondent, au Havre, à Kerguéhennec et au Museu Nacional De Arte Contemporânea do Chiado à Lisbonne. Des liens se tissent entre les images, comme parcourues par ces ondes sismiques dont les vibrations souterraines se propageraient pour arriver jusqu’à une surface des choses, jusqu’à nous. L’océan Atlantique est ce qui relie ces trois lieux aux Açores.

Commissariat :
Annette Haudiquet, directrice du MuMa, conservateur en chef du Patrimoine.


L'ŒUVRE DE MANUELA MARQUES AU MUMA
 
Manuela MARQUES (1959), Miroir 1, 2010, photographie couleur, tirage C-print, 103 x 129 cm. © Manuela Marques © Adagp, Paris, 2017
Manuela MARQUES (1959), Miroir 1, 2010, photographie couleur, tirage C-print, 103 x 129 cm. © Manuela Marques © Adagp, Paris, 2017
En 2008, dans le cadre du programme de commande publique mené en partenariatavec, à l’époque, le ministère de la Culture et de la Communication, le MuMa demande à la photographe Manuela Marques d’investir les intérieurs des appartements du centre-ville du Havre reconstruit par Auguste Perret (une série de huit photos sera acquise à cette occasion et présentée lors de l’exposition Le Havre, images sur commande en 2010). Elle y réalise alors, l’énigmatique et puissant Miroir 1, fruit de ses rencontres avec les habitants des logements reconstruits au lendemain de la guerre.


ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

Manuela Marques est née au Portugal en 1959. Elle vit et travaille à Paris.
Elle est représentée en France par la Galerie Anne Barrault. Son travail photographique et vidéo a été régulièrement montré dans de nombreuses institutions aussi bien françaises qu’étrangères.

Expositions personnelles (sélection)
En 2019 ont eu lieu deux importantes expositions monographiques : Et le bleu du ciel dans l’ombre au Musée de Lodève et au Musée de la Roche-sur-Yon accompagnée d’une monographie au titre éponyme parue aux éditions Loco, et Weather Station au Arquipélago Arts Center à Sao Miguel (Açores).

En 2017, deux expositions personnelles lui sont consacrées, l’une au Musée Gulbenkian de Lisbonne, La Face cachée du soleil et l’autre au Cellier de Reims ayant pour titre La force de Coriolis.

En 2016 c’est le Musée d’art et d’archéologie d’Aurillac qui accueille son travail avec La nature des choses suivie par une exposition conçue pour la manifestation L’art dans les chapelles.

En 2015 l’exposition au Château d’eau de Toulouse intitulée Isotopies est une proposition photographique reprenant 15 ans de travail.

En 2014, la Fondation Gulbenkian à Paris accueille La taille de ce vent est un triangle dans l’eau. Une monographie au titre éponyme, paraît à cette occasion aux éditions Loco.
La même année, le Centre régional de la photographie (Douchy-les-Mines, France) lui propose une exposition intitulée Backstage 2.

En 2011, suite à une exposition mêlant photographies et installation vidéo (Close-up) se tenant au Musée Collection Berardo (Lisbonne), elle reçoit le BesPhoto 2011, important prix récompensant tous les ans une artiste photographe. Dans le même temps, elle présente une exposition intitulée Temporada à Appleton Square à Lisbonne composée d’un ensemble photographique et une installation vidéo interactive, Grândola.

Toujours en 2011 au Brésil, deux expositions monographiques sont conjointement réalisées à la Estação Pinacoteca de São Paulo ainsi qu’à la Galeria Vermelho, galerie avec laquelle elle collabore régulièrement. Cette même année, elle participe également à l’Été Photographique de Lectoure ainsi qu’à de nombreuses autres expositions.

Son travail est régulièrement présenté dans les foires internationales telles que la FIAC (Paris), Paris Photo (Paris), Zonamaco (Mexico) et ses oeuvres sont présentes dans des collections publiques et privées.

En 2008, une première monographie intitulée Still Nox a été éditée aux éditions Marval.


LA SAISON FRANCE-PORTUGAL 2022
 
Décidée par le Président de la République française et le Premier ministre portugais, la Saison France-Portugal se tiendra simultanément dans les deux pays entre le 12 février et le 31 octobre 2022. Au-delà d’une programmation qui met en avant l’Europe de la Culture, la Saison France-Portugal 2022 souhaite également s’investir concrètement dans les thématiques qui nous rassemblent et que défendent nos deux pays dans l’Europe du XXIe siècle : la transition écologique et solidaire notamment à travers la thématique de l’Océan, l’égalité de genre, l’investissement de la jeunesse, le respect de la différence et les valeurs d’inclusion.

À travers plus de 200 événements, la Saison a pour ambition de mettre en lumière les multiples collaborations entre artistes, chercheurs, intellectuels, étudiants ou entrepreneurs, entre nos villes et nos régions, entre nos institutions culturelles, nos universités, nos écoles et nos associations : autant d’initiatives qui relient profondément et durablement nos territoires et contribuent à la construction européenne.
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