MONET, Les Nymphéas

Claude MONET (1840-1926), Les Nymphéas, 1904, huile sur toile, 89 x 92 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Claude MONET (1840-1926)
Les Nymphéas
1904
huile sur toile
89 x 92 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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Au printemps de 1883, après avoir arpenté les rives de la Seine du Havre à Paris pendant vingt ans, Claude Monet (1840-1926) se fixe à Giverny. Le peintre a participé à l'aventure collective de l'impressionnisme et exposé aux quatre premières expositions du groupe, de 1874 à 1879. Auréolé de succès, il se retire et acquiert la maison du Pressoir en 1890. Sa peinture prend bientôt un tour différent. Alors que l'exaltation de la couleur demeure, l'étude de l'espace pictural l'occupe de plus en plus. En 1893, Claude Monet demande l'autorisation de détourner la rivière du Ru afin de créer un « jardin d'eau ». Il aménage un bassin enjambé par un pont, référence à l'art japonais qu'il apprécie tout particulièrement.

Dès 1899, avec la série des NymphéasMonet oriente son œuvre vers une recherche inédite en s'attachant à un motif qui deviendra comme une signature. Ayant achevé en 1900 la série du pont japonais, l'artiste entreprend de se consacrer à l'étang fleuri de nénuphars. D'abord par intermittence, quand il ne travaille pas à sa série consacrée au Waterloo Bridge, puis de façon continue à partir de 1904, il se lance dans une grande série consacrée à ce thème. Du printemps à l'automne, l'artiste, installé au bord de l'étang, traduit simultanément sur plusieurs toiles des sensations qu'il reprendra ensuite à l'atelier. Les Nymphéas du MuMa, peints en 1904, font partie d'un ensemble de quarante-huit tableaux intitulés « Les Nymphéas, séries de paysages d'eau », exposés à la galerie Durand-Ruel à Paris en 1909.

De format carré, cette peinture met l'accent sur les possibilités décoratives de la couleur. Le cadrage élimine quasiment toute référence topographique pour évoquer un infini en perpétuel mouvement. Après avoir façonné la nature, inventé un lieu, un espace propre à sa peinture, Monet va inlassablement, pendant vingt-sept années, décliner ce motif. Le jardin de Giverny devient un laboratoire qui aboutit à une véritable transformation du paysage, où la couleur prend le pas sur la forme. L'œuvre annonce ainsi les prémices de l'abstraction qui sera développée par les artistes de l'école de New York après la Seconde Guerre mondiale.

Œuvres commentées : Impressionnisme (24)

Johan Barthold JONGKIND (1819-1891), Quai à Honfleur, 1866, huile sur toile, 32,5 x 46 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Armand GUILLAUMIN (1841-1927), Paysage de neige à Crozant, vers 1895, huile sur toile, 60 x 73 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Claude MONET (1840-1926), Soleil d'hiver, Lavacourt, 1879-1880, huile sur toile, 55 x 81 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Claude MONET (1840-1926), Les Nymphéas, 1904, huile sur toile, 89 x 92 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Claude MONET (1840-1926), Le Parlement de Londres, 1903, huile sur toile, 81 x 92 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
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Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919), Portrait de Nini Lopez, 1876, huile sur toile, 54 x 39 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Alfred SISLEY (1839-1899), Le Loing à Saint-Mammès, 1885, huile sur toile, 55 x 73,2 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Edgar DEGAS (1834-1917), Après le bain, femme s'essuyant, ca. 1884-1886 / 1890 / 1900, pastel sur papier vélin, 40,5 x 32 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919), L'Excursionniste, ca. 1888, huile sur toile, 61,5 x 50 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Armand GUILLAUMIN (1841-1927), La Seine à Samois, ca. 1898, huile sur toile, 60 x 73 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
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Armand GUILLAUMIN (1841-1927), La Creuse à Crozant, ca. 1893, huile sur toile, 60 x 73,5 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
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