VIDÉO

Français
© Gaëlle Rouard
© Gaëlle Rouard
  • -

En présence de la cinéaste
Pour sa 100ème, MuMaBoX invite Gaëlle Rouard, fidèle du programme et surtout créatrice unique.

Filmé et projeté en 16mm, le dernier opus de Gaëlle Rouard se déroule en deux actes.
D’abord « Prélude », où l’intrigue s’ancre dans un paysage en ombres chinoises, irisées, pleines de sensations. Foisonnement d’herbes hirsutes, et parmi elles la touche rose d’un chardon se détache et se goûte comme un bonbon acidulé, tel le papillon qui le butine. Chaque plan se contemple comme un tableau vivant, clair-obscur, rembrandtesque. La vie s’incarne dans l’émulsion tel un commencement. Pourtant ce sont les ténèbres et la mort qui invitent à la méditation, comme nous l’indique « Oraison », le titre du deuxième acte. Le prisme du celluloïd révèle les perceptions, il donne à voir la poésie et la force narrative de l’abstraction. Une belle métaphore du cinéma argentique que Gaëlle Rouard élabore dans son propre laboratoire. Elle y expérimente depuis de longues années des techniques particulières qui rendent son travail unique.

Programme détaillé :
Gaëlle Rouard, Darkness, darkness burning bright, 2021 (16mm / couleur / sonore / 69'00)
 

MuMaBoX fête sa 100ème !
Depuis 2010, ce sont 100 séances qui ont été proposées par le MuMa, 100 projections consacrées à un cinéma « différent », un cinéma que l’on ne peut voir dans les circuits commerciaux traditionnels.
 
A l’origine du projet, un constat : le cinéma et l’art vidéo sont devenus, au fil du 20ème siècle, des arts majeurs, reconnus comme formes artistiques essentielles de l’art contemporain. Le MuMa a souhaité les rendre plus visibles, en les intégrant à ses expositions temporaires (Nuages, Images sur commande…). Mais il s’agit ensuite de multiplier et diversifier l’offre des films montrés : naît MuMaBoX, un programme innovant, sans équivalent en province. D’octobre à mai, un mercredi par mois, la salle de conférence du MuMa est transformée en boîte noire pour accueillir une projection.
Au programme : art vidéo et cinéma, en argentique ou numérique. Expérimental ou documentaire. Séances monographiques ou thématiques. Courts ou longs métrages. Films « historiques » ou nouvellement sortis. Artistes confirmés et nouvelle génération…

Le champ des œuvres exploré se caractérise par une grande diversité ! Variété qui se retrouve dans les supports – car autre particularité du programme : les films, dans la mesure du possible, sont diffusés dans leur format d’origine. Pour ce faire, c’est le projecteur 16 mm qui prend le relais du vidéoprojecteur.
Ainsi, c’est une exploration du riche et vaste champ de l’image « en mouvement » qui est proposée, un territoire composé de formes multiples, issues de pratiques variées, et dans le respect des œuvres.
 
Depuis plus de 10 ans, la programmation de MuMaBoX a été confiée à Christophe Guérin. Cinéaste, il a réalisé une vingtaine de films qui circulent dans le circuit des festivals internationaux et des espaces d’exposition. Très impliqué dans la mouvance du cinéma expérimental, il est par ailleurs trésorier de Light Cone, un des plus importants distributeurs européens de cinéma expérimental, et fait profiter le public de MuMaBoX de son large réseau composé d’artistes, programmateurs, universitaires, distributeurs…

Un souvenir, par Christophe Guérin
« La première, en octobre 2010.  J’avais choisi de montrer des vidéos de Bill Viola, un nom connu pour lancer le projet. Ce fut un succès immédiat (plus de 80 personnes !) qui nous a donné confiance pour la suite. Cela s’est consolidé avec le temps : MuMaBoX est devenu cet espace de partage où le public, curieux et exigeant, fidèle et sans cesse renouvelé est pour beaucoup dans la réussite et la belle longévité de ce projet.
Et puis toutes les projections en compagnie des artistes, en particulier les grandes cinéastes du cinéma argentique que sont Cécile Fontaine, Helga Fanderl, Rose Lowder et bien sûr Gaëlle Rouard, qui nous fait le plaisir de revenir au MuMa avec son dernier film. C’est associé à la douce musique du projecteur, à la beauté sans pareille de l’image argentique.

Enfin, les séances en présence de Jacques Perconte, qui a beaucoup tourné dans notre région et dont les films émerveillent le public. Il est venu trois fois à MuMaBoX. »
© Telemach Wiesinger
© Telemach Wiesinger
  • -

Dans le cadre du parcours photographique ARE YOU EXPERIENCING 2023
 


Dans le premier volet consacré au partage de l’écran, nous avons abordé le split screen, où les images sont bien distinctes les unes des autres car séparées par des limites noires dans la surface de projection.
Avec cette seconde partie, nous verrons comment ces limites entre les images peuvent être franchies, les cinéastes manipulant les cadres pour créer toutes sortes de superpositions, chevauchements ou entrelacs. L’écran devient ainsi l’espace de la fusion, de la confusion des images.

Programme détaillé :
Telemach Wiesinger, 1:1, 2021 (16mm / n&b / sonore / 30' 00)
Christophe Guérin, Cross, 2014 (Super 8mm / n&b / sonore / 4' 49)
Tomonari Nishikawa, Shibuya – Tokyo, 2010 (16mm / couleur / sonore / 10' 00)
Siegfried Alexander Fruhauf, Exposed, 2001 (16mm / n&b / sonore / 9' 00)
© Birgit Hein
© Birgit Hein
  • -

Baby I will make you sweat représente une quête personnelle sur la sexualité, la moralité et la féminité, alors que la cinéaste, née en 1941, met en jeu son âge.

Elle souhaite plus particulièrement bousculer les idées reçues sur la sexualité des hommes et des femmes vieillissants. Pour elle, le fait de vieillir ne doit pas nécessairement induire la honte. Ce film a été initialement tourné en vidéo 8 puis transféré en film à partir du refilmage d'une projection, ce qui explique que les images aient perdu leur contraste mais gagné une nature plus picturale

Programme détaillé :
Birgit Hein, Baby I will make you sweat, 1994 (16 mm / couleur / sonore / 63' 00)
© Jacques Perconte
© Jacques Perconte
  • -

En écho à l’exposition Météorologiques, ce programme décline quelques variations autour du « temps qu’il fait ».



Le vent, le brouillard, la pluie ou la neige ne sont plus simplement un facteur parmi d’autres dans la composition de l’image ou le déroulement de l’action, mais agissent comme sujet du film. A l’abri de la salle obscure, ce que le spectateur observe parfois avec distraction sera au cœur de l’attention. Une façon aussi de nous rappeler que nous ne commandons pas les conditions atmosphériques qui s’imposent à nous.

Programme détaillé :
Inger Lise Hansen, TÅKE, 2018 (16mm & 2K & Super 16mm & Super 8mm / coul-n&b / sonore / 14' 57)
Jussi Eerola, Blue Honda civic, 2020 (vidéo / coul / sonore / 10’45)
Jacques Perconte, Or/Aour, Vienna, 2019 (2K / couleur / sonore / 11' 21)
Thomas Köner, Nuuk, 2004 (mini DV / couleur / sonore / 6' 30)
Flatform, Movements of an impossible time, 2011 (HD / couleur / sonore / 8’05)
© Emmanuel Piton
© Emmanuel Piton
  • -

L’invention du split screen (écran divisé) est presque aussi ancienne que le cinéma, mais il ne se donne à voir en tant que tel que plus tardivement (à la fin des années 1960) en agissant comme un principe de montage spatial, combiné au montage temporel.

Les différentes actions d’une séquence sont en co-présence sur l’écran, créant ainsi de nouvelles possibilités d’organisation du récit.
Ce programme témoigne du potentiel expressif de ce procédé, largement exploré dans le cinéma expérimental, en toute liberté.

Programme détaillé :
Noé Grenier, Les images qui vont suivre n’ont jamais existé, 2021-2022 (16mm / coul-n&b / sonore / 7' 12)
Emmanuel Piton, Exposed, 2017 (Super 8mm / coul-n&b / sonore / 6' 38)
Scott Hammen, Framelines, 2013 (16mm / couleur / silencieux / 9' 20)
Victoria Keddie, Camera tension, 2018 (vidéo / couleur / sonore / 3' 35)
Stuart Pond, Drift through mirrors, 2022 (vidéo / n&b teinté / sonore / 4' 56)
Yann Beauvais & Vivian Ostrovsky, Work and progress, 1999 (16mm / coul-n&b / sonore / 12' 00)
Philippe Leonard, Roundtrip, 2014 (16mm / couleur / silencieux / 3' 00)
Siegfried Alexander Fruhauf, Structural filmwaste. Dissolution 1, 2003 (n&b / sonore / 4' 00)
Colectivo Los Ingrávidos, Itzcoatl, 2016 (35mm / couleur / sonore / 5' 02)
© LIGHT CONE
© LIGHT CONE
  • -

Poète et « filmeur », Jonas Mekas est aussi journaliste, critique, programmateur et conservateur. Portevoix d'un cinéma alternatif et expérimental, l'un des grands cinéastes qu'a connu l'Amérique, mort à 96 ans, et dont nous célébrons le centenaire en 2022, hommage !

Né en Lituanie, chassé de son pays par les troupes soviétiques, Jonas Mekas est interné plusieurs années, avec son frère Adolfas, dans un camp de travail de l'Allemagne nazie, puis dans des camps de réfugiés au sortir de la guerre, avant de pouvoir rejoindre les États-Unis en 1949. Plongé dans la jungle new-yorkaise, il s'achète une caméra Bolex, qui ne le quittera plus, et commence à tenir un journal filmé. Des instants de vie, la solitude des exilés ou l'effervescence de la contre-culture des années 60, autant d'archives de l'intime, où se croisent Allen Ginsberg, Andy Warhol et le Velvet Underground.

Walden, Reminiscences of a Journey to Lithuania, Lost Lost Lost... Des films qui révolutionnent le monde cinématographique et participent à l'épanouissement du cinéma underground, érigé en parallèle à l'industrie hollywoodienne. 
Cinémathèque française

Programme détaillé :
Jonas Mekas
WALDEN (1ERE BOBINE)
1964-1969 / 16mm / couleur / sonore / 30' 00
NOTES ON THE CIRCUS
1966 / 16mm / couleur / sonore / 12' 00
HAPPY BIRTHDAY TO JOHN
1995 / 16mm / couleur / sonore / 18' 00
© Baptiste Pinteaux
© Baptiste Pinteaux
  • -

Dans le cadre du Mois du film documentaire et en présence du réalisateur, le MuMa vous invite à cette projection MuMaBox !

Dans les yeux de son petit-fils, Manette, belle femme aux longs cheveux blancs, apparaît comme une princesse de conte de fées. Recluse au fond des bois, elle vit en harmonie avec « les choses » (plutôt que « la nature », indique-t-elle), écoutant le bruit du vent dans les tilleuls et des airs d’opéra qu’elle sut chanter jadis. Baptiste lui demande de raconter sa vie, ses amours, ses peines, à toute heure du jour et de la nuit, dans le salon ou sur la terrasse surplombant un pré. Elle évoque des déceptions, le désir et sa dissolution, les rêves illusoires. Baptiste la regarde broder, l’écoute lire de vieux journaux intimes, lit lui-même un conte qu’elle a écrit. Il tord la perspective pour accueillir cette femme dure et majestueuse dans ses cadres, pour faire entrer plus de choses auprès d’elle. L’indéfinition de la photographie DV nimbe d’un voile vaporeux le bric-à-brac domestique, décor baroque qui apparaît tantôt comme un écrin, dans lequel Manette semble confortablement engloutie, tantôt comme un piège qui l’enserre.
Olivia Cooper-Hadjian

Programme :
Baptiste Pinteaux, Nachtlied, 2022 / vidéo / couleur / sonore 
73'00
© LIGHT CONE
© LIGHT CONE
  • -

Ce 19 octobre, le MuMa vous invite à ouvrir une nouvelle saison de MuMaBox avec un film choisi en écho à l’exposition Le vent. « Cela qui ne peut être peint. ». L’exposition est terminée, mais le vent reste bien présent dans nos quotidiens !

Le film a été tourné depuis la petite cabine d’un bateau amarré près de l’embouchure de la rivière Keyhaven. C’est un endroit que je connais bien depuis mon enfance et qui a été le lieu de plusieurs de mes peintures, films et photographies. La caméra est fixe mais suit les mouvements du bateau engendrés par le vent et la marée. Les changements de lumière et de météo, les variations de hauteur liée à la marée et les changements soudains de la direction du vent sont accentués par les intervalles qui séparent les prises. Le son a été enregistré selon le même principe, et a ensuite été "coupé" pour correspondre à l'image. Avec ce dispositif, le film enregistre non seulement les changements de lumière et de temps sur une période de trois semaines, mais aussi, de manière très directe, l'interaction entre les forces des vents et de la marée.
Chris Welsby

Programme :
Chris Welsby, Estuary, 1980, 16mm / couleur / sonore
55'00
  • -

Normandie Impressionniste fêtera fin août les 150 ans d’Impression, soleil levant de Monet. A cette occasion, le MuMa invite Caroline Duchatelet, artiste contemporaine, pour la projection de l’une de ses œuvres. Et proposera un nouveau parcours numérique dans sa collection permanente, au premier étage du musée.
Pour cet événement, le musée ouvrira ses portes au lever du soleil : un moment privilégié pour découvrir l’exposition Le vent. « Cela qui ne peut être peint ».
 
Les aubes noires
L’artiste Caroline Duchatelet a fait de l’aube l’un de ses sujets de recherche et d’expérimentation. Le MuMa présentera sa vidéo « Dimanche 9 août » qui fait partie de la série des « Aubes noires ». Mais plus qu'à une simple projection, c'est à une expérience sensorielle, méditative... que le musée invitera ses visiteurs.
Rendez-vous à l’accueil du MuMa
 
Un parcours de visite
Le MuMa mettra également en service un nouveau parcours de visite, au format numérique, avec comme fil rouge, le motif du disque, du cercle, du rond… clin d’œil à la lune et au soleil que les artistes ont maintes fois représentés, jouant de cette forme géométrique simple pour nous parler, parfois, de tout autre chose…
Un QR code visible à proximité de 5 oeuvres situées au 1er étage du musée permettra d’accéder aux contenus en ligne.

Accès gratuit pour ces événements. Néanmoins, l'accès à l'exposition Le vent. « Cela qui ne peut être peint » reste soumis à l'achat d'un billet d'entrée.
 
Horaires détaillés :
De 7h à 21h le samedi
De 7h à 19h le dimanche

 
A propos de Caroline Duchatelet :
« Chaque paysage a son rythme, sa lumière, ses lumières, sa respiration, ses saisons. Marcher, attendre. M’accorder à ce paysage, à ses moments changeants. L’explorer, le rencontrer, suivre une orientation, une surface d’accueil de la lumière, m’arrêter dans un lieu qui me retient. M’y retirer. Y vivre les petites heures, celles de solitude, d’éveil, d’émergence du jour ou de sa fin. Ces heures qui effacent les limites, qui fondent les formes, qui atténuent la vue. Ces heures où le temps se mesure encore au déplacement de l’ombre, où il s’éprouve physiquement dans ses variations de températures. Ces heures où l’on perçoit les mouvements de lumière faire respirer le paysage, vagues d’ombres, vagues de brumes, lueurs qui apparaissent, qui s’effacent. Leur rythme est souffle. Un paysage respire et à chaque aube renaît toujours autre. »
 
La recherche de Caroline Duchatelet porte sur le paysage et la lumière. Elle a commencé par la sculpture, puis ses créations se sont insérées dans un paysage, une architecture. L'artiste s'est ensuite mise à l'écoute de la lumière elle-même. Elle réalise alors des installations in situ, associées à des compositions lumineuses. Elle continue aujourd'hui en explorant le champ de la vidéo et filme des paysages se transformant sous la lumière, dont une série, initiée en 2009 alors qu’elle est pensionnaire à la Villa Médicis, consacrée à l'aube.
 
https://www.documentsdartistes.org/artistes/duchatelet/repro.html
. © Jacques Perconte
. © Jacques Perconte
  • -

Avec les immenses cargos, les couleurs de l’horizon viendront, poussées par les vents, prendre les blancs des falaises pour les projeter dans les verts de la végétation des vals et s’enfoncer dans les terres jusqu’aux industries de Rouen. De là emportées par les vents contraires, les colonnes de fumée des usines se disperseront au fil des routes et des champs pour revenir aux falaises blanches. Et des dizaines de mètres à pics sur la mer, les mouettes dans leurs danse iront défier le vertige de nos sens pour nous conduire au ciel. Ciel qui se renversa pour nous mettre la tête à l’envers, la mer au dessus de nous, puis partout.

Programme :
Jacques Perconte, Albâtre, 2018

Pages