Belgique et Pays-Bas

Les différentes copies exécutées par Boudin prouvent que les peintures flamandes et néerlandaises du Siècle d’or ont joué un rôle essentiel lors de sa formation. Les maîtres nordiques lui apportent le goût du réalisme, une certaine diversité de sujets (natures mortes, peinture animalière, marines, paysages, marchés) et une palette de coloriste.

Au début de l’année 1871, Boudin se rend en Belgique, d’abord à Bruxelles : « À part un peu de baragouin Flamand au marché on est bien plus en France ici que dans le Finistère » [à Louis Boudin, 2 janvier 1871], puis à Anvers : « le pays ne nous va pas beaucoup comme séjour. - et puis le climat y est si capricieux, si chaud et si froid alternativement que la santé se détraque aisément... La vie y est coûteuse, la bière mauvaise et par surcroît, j’y souffre horriblement de mes névralgies qui me retirent même par moment le sentiment des choses et même la mémoire » [11 juillet 1871].

Néanmoins, « les vues locales sont recherchées des amateurs ; de là, force commandes et d’assez bons prix, seule considération qui nous fasse patienter et prendre courage » [11 juillet 1871]. La série de peintures exécutées aux bords de l’Escaut est remarquablement homogène et Boudin y joue de tons particulièrement subtils.

Boudin s’aventure pour la première fois aux Pays-Bas, à Rotterdam et Scheveningen, sans doute en 1873 puis de nouveau en 1878. En 1884, il se rend à Dordrecht : « Le pays est très pittoresque : la rivière est superbe » [25 juin 1884]. Les bords de Meuse lui inspirent de grandes marines qui, exposées au Salon, vaudront au peintre un début de reconnaissance officielle.

Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le port à Anvers, 1871, oil on canvas, 41 x 66 cm. . © Florian Kleinefenn
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le port à Anvers, 1871, oil on canvas, 41 x 66 cm. . © Florian Kleinefenn
Eugène BOUDIN (1824-1898), La flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle d’Anvers, ca. 1871, oil on panel, 21 x 37.3 cm. . © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
Eugène BOUDIN (1824-1898), La flotte anglaise vient prendre les restes des soldats enterrés dans la citadelle d’Anvers, ca. 1871, oil on panel, 21 x 37.3 cm. . © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Port d'Anvers, 1871, oil on canvas, 31.3 x 46.7 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Port d'Anvers, 1871, oil on canvas, 31.3 x 46.7 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Port d’Anvers, 1876, oil on canvas, 69 x 97 cm. © Musée de Grenoble / Jean-Luc Lacroix
Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Port d’Anvers, 1876, oil on canvas, 69 x 97 cm. © Musée de Grenoble / Jean-Luc Lacroix
Eugène BOUDIN (1824-1898), Moulins en Hollande, 1884, oil on canvas, 50 x 60 cm. . © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Eugène BOUDIN (1824-1898), Moulins en Hollande, 1884, oil on canvas, 50 x 60 cm. . © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz