Expositions du musée du Havre (1952-1965)

Dès son arrivée à la tête du musée du Havre, Reynold Arnould conçoit une programmation culturelle dense qui repose sur des expositions temporaires nombreuses. Il prévoit également de présenter les collections permanentes par roulement afin d’élargir l’accès à la richesse du fonds conservé au musée.
Les principalement expositions qui se sont tenues au Musée-maison de la Culture de 1961 à 1965 ont pour objectif de promouvoir la création contemporaine.

Avant l’ouverture du musée

1953

Vue de l’exposition De Corot à nos jours au musée du Havre, Paris, musée national d’art moderne (décembre 1953 – janvier 1954). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition De Corot à nos jours au musée du Havre, Paris, musée national d’art moderne (décembre 1953 – janvier 1954). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1953 | Décembre 1953-Janvier 1954
De Corot à nos jours au musée du Havre
Musée national d’art moderne, Paris

1954

1954 | Juin-Juillet
Les chapiteaux historiés de la nef de l’église abbatiale de Graville
Musée des arts décoratifs, Paris

1954 | Juin-Juillet
Les chapiteaux historiés de la nef de l’église abbatiale de Graville
Musée des beaux-arts, Rouen
 
Vue de l’exposition 30 aquarelles de Bernard Lachèvre, École des Beaux-Arts, Le Havre (30 octobre – 13 novembre 1954). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition 30 aquarelles de Bernard Lachèvre, École des Beaux-Arts, Le Havre (30 octobre – 13 novembre 1954). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1954 | 30 octobre-13 novembre
30 aquarelles de Bernard Lachèvre
École municipale des Beaux-Arts, Le Havre
 
Reynold Arnould, Essais de scénographie pour l’exposition 30 aquarelles de Bernard Lachèvre, École des Beaux-Arts, Le Havre (30 octobre – 13 novembre 1954). Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Reynold Arnould, Essais de scénographie pour l’exposition 30 aquarelles de Bernard Lachèvre, École des Beaux-Arts, Le Havre (30 octobre – 13 novembre 1954). Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux

1955

1955 | 29 janvier-14 février
Art amérindien
École municipale des Beaux-Arts, Le Havre

1956

1956 | 10-30 mars
Trésors de la bibliothèque de la ville du Havre, XIe – XVIe siècle
Musée de l’ancien Havre
 
1956 | 5 mai-10 juin
Trésors de la bibliothèque de la ville du Havre, XVIIe – XXIe siècle
Musée de l’ancien Havre
 
1956 | 23 juin-22 juillet
Histoire de notre ville, des idées, des événements et des hommes au Havre de 1715 à 1804
Musée de l’ancien Havre
 
1956 | 10-17 novembre
Campagne internationale des musées 
Monnaies françaises du VIIe au XIXe siècle

Musée de l’ancien Havre
 
Vue de l’exposition Legs Gutzwiller au musée du Havre : peintures, sculptures, musée de l’ancien Havre (10 novembre – 17 novembre 1956). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Legs Gutzwiller au musée du Havre : peintures, sculptures, musée de l’ancien Havre (10 novembre – 17 novembre 1956). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1956 | 10-17 novembre
Legs Gutzwiller au musée du Havre : peintures et sculptures
Musée de l’ancien Havre
 
1956 | 24 novembre 1956–2 janvier 1957
Campagne internationale des musées 
Hommage à Rembrandt

Musée de l’ancien Havre

1957

1957 | 15 juin-15 août
Bi-centenaire de la naissance de Lafayette
Musée de l’ancien Havre
 
1957 | Octobre
Dessins de Lépicié
Musée de l’ancien Havre

1958

Vue de l’exposition Collection Brindeau, Palais de la Bourse, Le Havre (19 juillet – août 1958). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Collection Brindeau, Palais de la Bourse, Le Havre (19 juillet – août 1958). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1958 | 19 juillet-août 1958
Collection Brindeau
Bourse de commerce du Havre

1959

1959 | 17 janvier–2 février
Gravures et lithographies anglaises contemporaines
Musée de l’ancien Havre
 
Vue de l’exposition 60 tableaux par Eugène Boudin, Palais de la Bourse, Le Havre (27 juin – 6 septembre 1959).. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition 60 tableaux par Eugène Boudin, Palais de la Bourse, Le Havre (27 juin – 6 septembre 1959).. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1959 | 27 juin-6 septembre
60 tableaux par Eugène Boudin 1824-1898
Palais de la Bourse, Le Havre
 
1959 | 5-19 décembre
Exposition de dessins des maîtres contemporains : 3e Salon de l’Union havraise des arts plastiques
Palais de la Bourse, Le Havre

1960

Vue de l’exposition Forces et rythmes de l’industrie présentée au Palais de la Bourse au Havre (9 janvier – 8 février 1960). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Forces et rythmes de l’industrie présentée au Palais de la Bourse au Havre (9 janvier – 8 février 1960). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1960 | 9 janvier-8 février
Forces et rythmes de l’industrie
Palais de la Bourse, Le Havre

Après l’ouverture du Musée-maison de la culture du Havre

1961

1961 | 24 juin-17 septembre
Tapisserie de petit format
Musée-maison de la Culture du Havre
 
Vue de l’exposition inaugurale École de Paris, art décoratif présentée au Musée-maison de la Culture du Havre (25 juin- 17 septembre 1961). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition inaugurale École de Paris, art décoratif présentée au Musée-maison de la Culture du Havre (25 juin- 17 septembre 1961). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1961 | 25 juin-17 septembre
École de Paris, art décoratif
Musée-maison de la culture du Havre
 
1961 | 23 décembre-7 janvier
Cinquième salon de dessin de la peinture à l’eau. Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la Culture du Havre

1962

Vue de l’exposition Les maîtres de l’art contemporain, l’artiste dans son atelier, Musée-maison de la Culture du Havre (3 février – 20 février 1962). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Les maîtres de l’art contemporain, l’artiste dans son atelier, Musée-maison de la Culture du Havre (3 février – 20 février 1962). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1962 | 3 février-20 février
Les maîtres de l’art contemporain. L’artiste dans son atelier
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 3 mars-3 juin
Peinture française contemporaine et chefs d’œuvres des écoles étrangères modernes
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 3 mars-8 mars
Exposition de « l’Apocalypse » présentée par le Syndicat d’Initiative du Havre
Musée-maison de la Culture du Havre
 
Vue de l’exposition Jacques Copeaux, Musée-maison de la Culture du Havre (1er avril – 30 avril 1962). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Jacques Copeaux, Musée-maison de la Culture du Havre (1er avril – 30 avril 1962). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1962 | 1er avril-30 avril
Jacques Copeaux
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Une autre coïncidence heureuse, un peu provoquée celle-là, a permis que celui qui fut le collaborateur et l’ami de Jacques Copeau, inaugure l’exposition consacrée à cet autre grand homme de théâtre, au rez-de-chaussée du Musée-Maison de la Culture.
Et ce fut une lente remontée dans le passé en compagnie d’un témoin en même temps que d’un acteur de la passionnante aventure évoquée par les nombreux documents, les photographies, les maquette de mises en scène et de costumes, aussi bien que les affiches et les clichés de répétition ou de représentation, depuis le séjour au Limon, en 1913, jusqu’au Vieux Colombier, à Paris et en Bourgogne, en passant par les séjours à l’étranger. Une époque fameuse et une fameuse époque où revivent par l’image, aux côtés de Jacques Copeau, de grands noms : Dullin, Jouvet, d’autres encore qui appartiennent à l’Histoire du Théâtre.
 »
Le Havre, 29 septembre 1962.
 
Vue de l’exposition sculpture contemporaine organisée au Musée-maison de la Culture du Havre (6 mai – 17 juin 1962). A droite, la sculpture réalisée par Reynold Arnould en 1962, Forme ailée dans l’espace.. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition sculpture contemporaine organisée au Musée-maison de la Culture du Havre (6 mai – 17 juin 1962). A droite, la sculpture réalisée par Reynold Arnould en 1962, Forme ailée dans l’espace.. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1962 | 6 mai-17 juin
Sculpture contemporaine
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« C’est une très belle exposition de sculpture contemporaine que celle qui est présentée aux Havrais, au Musée Maison de la Culture, du 6 mai au 17 juin. Encore que l’on puisse regretter l’absence de quelques noms dont la réputation depuis longtemps a franchi les frontières de notre pays.
Comportant près de deux cents pièces. Toutes ne figurent pas au catalogue, provenant d’ateliers d’artistes, de collections particulières, de galeries et de musée, cette exposition est certainement une de celles qu’il est rarement donné de voir en province, et même à Paris.
S’agissant de sculpture contemporaine, et nous ajouterons actuelle, dans la plupart des cas, l’abstraction domine qui s’exprime avec plus de liberté que dans le domaine pictural, la troisième dimension offrant de grandes possibilités de recherches de formes, de volumes et de masses. Comme aussi la variété de choix du matériau qui là, va du bronze au marbre en passant par le plâtre gravé, le laiton soudé, le plâtre et le sable, la pierre, la pierre volcanique et le granit, le bois, le fer et l’étain, le cuivre, la fonte cassée, la terre cuite, le polyester, l’acier soudé. Néanmoins, l’expression figurative n’est pas absente de ce rassemblement qui marque une date de l’évolution de la sculpture et où figurent de grands noms de l’un et l’autre genre, tels Henri-Georges Adam, l’auteur de “L’œil”  du musée Maison de la Culture, signal intellectuel maintenant connu du monde entier, Brassari, Manolo, Germaine Richier, Henri Laurens, Reynold Arnould, Arp, Boileau, Calder.
Bien sûr, il ne saurait être question d’analyser, même sommairement, chacune des œuvres exposées, pas plus que de souligner les tendances de chaque artiste. Tendances qui d’ailleurs, dans de nombreux cas, se rejoignent et même se confondent, les uns tendant vers une superposition des masses et de volumes, les autres vers une expression plus linéaire, certains allant jusqu’à rechercher par une utilisation du matériau brut, un assemblage qui tout en étant un effet de l’art, ne rompt pas pour autant avec les effets obtenus par l’imprévu des forces naturelles. Tous, cependant ayant le même souci de récréation pure. Ceci pour les abstraits dont les formes nouvelles, ne l’oublions pas dépassent la portée de l’objet puisqu’elles ne sont pas sans influencer souvent l’évolution de l’architecture. Quant aux figuratifs, ou s’y rattachant, leur tendance est toujours orientée vers une transposition du sujet, ou de l’objet, pour une sublimation ou un épurement symbolique qui les rattache aux tailleurs de pierre du Moyen-Age. 
»
Paris-Normandie, 7 mai 1962.
 
1962 | 20 avril-12 mai
Œuvres de boursiers de la biennale internationale de Paris
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 6 mai-17 juin
Roger Chastel, peintre
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Avant de parler des expositions d’art contemporain qui se tiennent actuellement au Musée MAISON DE LA CULTURE DU HAVRE, il convient de parler du musée lui-même, dernier construit en France et achevé l’an passé. Musée moderne destiné à remplacer l’ancien et à combler le vide effroyable laissé par la guerre le long de ce rivage que côtoyent bord à bord et dans un incessant mouvement, navires et remorqueurs, voisin aussi des reconstructions urbaines réalisées par Auguste Perret. L’utilisation convenable aussi se posait d’un site “impressionniste” par excellence, où toute lumière, toute clarté, toute couleur, n’est qu’un ressouvenir des peintres les plus fameux de l’époque qui vit sur les plages havraises : Boudin, Jongkind, Friesz, Dufy, Monet, tous ici présents dans les nouvelles salles. L’obstacle, et non l’aide, que constituait “à priori” ce pénétrant paysage, a été franchi par l’architecte – et conservateur – du nouveau musée, M. Reynold Arnould. La construction a su allier pleinement le décor environnant et les œuvres à exposer, en les isolant d’abord l’un de l’autre, d’un côté, par un mur extérieur et des douves remplies d’eau calme et que franchit une passerelle montante qui donne accès au musée dont les murs de l’autre côté, face à la mer, sont de verre et d’acier. Ici le recul s’opère par une gigantesque sculpture d’Adam, polyèdre évasé et creux au centre laissant ainsi une sorte de lucarne, de guichet, devant lequel glissent les mouvants passages de bateaux. Ainsi l’intérieur du musée est mêlé et isolé de la lumière qui baigne de ses éclats changeants les œuvres exposées. Un plafond translucide redistribue une clarté diffuse qui rend les œuvres à un éclairage naturel.
                                                                                                                                                          
Tout réside évidemment dans le meilleur choix des œuvres destinées à meubler cette salle appelée nef et dont les murs de séparation sont mobiles, à l’image de la lumière ambiante, et constitués de rideaux de jonc peints alternant entre eux. Pour l’instant le choix s’est porté sur CHASTEL et quelque cent trente-cinq peintures caractéristiques d’un art intime et sensible, souvent d’un charme absolu bien que quelque fois déchiré par des recherches d’expression, des synthèses qui portent la marque de l’audace propre aux timides. Aux portraits, et leurs tons violents ont succédé les thèmes des veillées, du piano, du flacon de cristal, des joueurs de cartes, qui en raréfiant les personnages donnent la prédominance aujourd’hui à des plans transparents. 
»
Par Suzanne Roger, La Tribune des Nations, 1er juin 1962.
               
1962 | 21 juin-7 juillet
6e Salon de peinture. Union havraise des arts plastiques.
Invité d’honneur : Robert Lapoujade
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 23 juin-30 septembre
André Beaudin, peintures
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« L’ensemble de l’œuvre d’André Beaudin (cent toiles) qui sera inauguré cet après-midi à la Maison de la Culture, est le plus important réalisé à ce jour. Il est absolument complet et couvre toute la carrière du peintre, de 1924 à aujourd’hui.
Beaudin est un artiste discret, sinon secret ; la place qu’il occupe dans la peinture contemporaine est considérable, mais son nom et son œuvre ne sont connus que des amateurs avertis. La seule étiquette qu’il soit possible de mettre sur cette œuvre, surtout à partir du moment où elle s’accomplit totalement, est celle de “peinture française”.
L’art d’André Beaudin est essentiellement français, et offre en cela d’émouvants parallélismes avec Jacques Villon. Il n’est pas sans intérêt, alors, de dire que, dans quelques jours, la même nef recevra l’œuvre gravé de Jacques Villon, pour permettre aux amoureux de la peinture de fécondes méditations.
Tout au long de son étonnante carrière André Beaudin a travaillé avec un respect très rare de la matière. Dès la première toile (1924) qui rappelle les techniques de Seurat, le goût de la transparence, de la limpidité, cette recherche du passage de l’élément matériel au spirituel, sont évidents. Comme, d’ailleurs est visible le parti-pris de simplicité, et l’approche de plus en plus aigüe des mobiles profonds de l’œuvre d’art qui en résulte.
Parti d’un art figuratif, mais déjà très riche d’intentions intérieures, s’arrêtant en chemin, revenant parfois sur des dispositions personnelles, André Beaudin est parvenu à une forme d’expression picturale isolée qui n’a aucune sorte de rapport avec le surréalisme ou ses dérivés, mais qui contient des éléments d’une vision dirigée, chérie, mais non dominante.
C’est André Beaudin qui commande, et son inspiration est sans cesse contrôlée.
De là viennent cette admirable offrande au spectateur contenue dans les toiles les plus récentes, et ce “goût français” que nous signalons plus haut. Ajoutons que l’univers de Beaudin est un véritable univers, que tous les éléments y ont leur place : les êtres, les choses, les animaux, la nature, traités de tendresse qu’on ne rencontre nulle part ailleurs. Beaucoup n’insiste pas, ne charge pas, ne matraque pas, il persuade d’un sourire abandonné, ou quelquefois rigoureux. Les paysages demeurés d’architecture figurative contiennent en raccourci toute la pensée, la poésie des grands groupes sociaux qui les habitent. Le pont, la ville, la maison, ont une signification prête à s’offrir à qui font un geste vers…
L’ensemble de la M.D.C est organisée de telle manière que le cheminement, les influences, la situation historique de l’œuvre de Beaudin soient claires. Rarement (sauf ici !), il aura été possible d’aussi bien “assister” à l’accomplissement d’un peintre à travers ses principales lignes de force.
 »
Le Havre Libre, 23 juin 1962.
 
1962 | 30 juin-20 juillet
Œuvres de boursiers de la Biennale Internationale de Paris
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 7 juillet-30 septembre
L’œuvre gravé de Jacques Villon : 50 années de gravure (1900-1950)
Musée-maison de la Culture du Havre
                              
1962 | 6-28 octobre
Charles Lapicque : peintures
Musée-maison de la Culture du Havre
 
Vue de l’exposition Présentation de dessins d'enfants américains (collection particulière et dessins d'enfants de l'Unesco) (1er décembre 1962). Collection Rot-Vatin. © Droits réservés
Vue de l’exposition Présentation de dessins d'enfants américains (collection particulière et dessins d'enfants de l'Unesco) (1er décembre 1962). Collection Rot-Vatin. © Droits réservés
1962 | 1er décembre
Présentation de dessins d'enfants américains (collection particulière et dessins d'enfants de l'Unesco)
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1962 | 1er-15 décembre
Union havraise des arts plastiques : 6e Salon de dessin
Invité d’honneur : Henri de Waroquier
Musée-maison de la Culture du Havre

1963

1963 | 12 janvier-10 février
Art roman du soleil
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1963 | 2-17 mars
Art de l’affiche
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Le Musée-Maison de la Culture abrite, jusqu’au 17 mars, une remarquable exposition d’affiches touristiques suisses dont plusieurs ont remporté, dans des concours internationaux, des médailles d’or ou des premiers prix.
Cette rétrospective des arts graphiques suisses est un véritable miroir où se reflète le génie créateur de ses artistes, un régal pour les yeux et une source de méditation pour le passant.
Ces affiches ont été créées pour le public et c’est à lui qu’il appartiendra de désigner les six meilleurs sujets de cette exposition en prenant part au référendum-concours organisé à son intention et doté de nombreux prix.
Le classement des affiches se fera en fonction du nombre de voix recueilli pour chacune. Le premier prix sera décerné à la personne ayant désigné dans l’ordre les six meilleures affiches ou à celle s’en rapprochant le plus ; en cas d’ex-aequo : tirage au sort. Les résultats seront publiés dans la presse locale.
Les gagnants des trois premiers prix pourront recevoir, au lieu du billet de chemin de fer offert, sa contre-valeur en espèces.
Nous vous conseillons de ne pas manquer cette exposition. L’entrée en est gratuite.
 »
Paris-Normandie, 13 mars 1963.
               
1963 | 9-26 mars
Reynold Arnould : tapisseries d’Aubusson, sculptures, gouaches (maquettes de peintures monumentales) réalisées pour l’ensemble de Caucriauville
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Puisqu’il est bien convenu que nul n’est prophète en son pays, il ne faut pas hésiter à dire, à redire, que si, par une chance exceptionnelle, les tapisseries récentes de M. Reynold Arnould sont d’abord exposées au Havre, c’est de Paris qu’elles auraient dû faire la conquête de la France. Elles constituent, en effet, des travaux à l’échelle nationale pour témoigner dans un concept d’art international.
L’art de la tapisserie, en effet, a trouvé, avec Reynold Arnould, l’homme de sa seconde Renaissance, au sens même où ce mot comporte un subtil mélange de poétique et de technique. On sait que, partie dans les temps très anciens d’un tissage artisanal, rude et humain, la tapisserie, en enrichissant exagérément ses moyens, en courtisant la peinture par la multitude des tons (Chevreul déjà avait essayé, mais en vain, de mettre de l’ordre dans les quelques 3 000 tons plus ou moins fades et stables auxquels était arrivé le XIXe siècle, avait réussi à lasser l’intérêt des amateurs, déçus de ne plus trouver dans cette matière la chaleur humaine, l’inattendu de toute œuvre d’art et le charme apporté par le lissier aux transcriptions des cartons. Le “beau tissu” avait tout simplement tué un art qui fut une grande industrie au Moyen-Age et à la Renaissance. Les travaux de Lurçat, réduisant le nombre des couleurs, redonnant à la tapisserie sa vocation décorative, ont relancé durant quelques décades l’art du métier de base-lisse, mais à nouveau un certain parti-pris de facilité a affaibli la portée de l’école créée par Lurçat.
L’exposition du Havre, avec six tapisseries de grandes dimensions, indique résolument les directions techniques et plastiques nouvelles, nouvelles surtout en ce qu’elles s’inspirent très étroitement des origines. C’est un véritable retour aux sources, sans cependant les rappeler par aucun démarquage, que propose Reynold Arnould, et le premier signe de cette volonté est à rechercher dans le travail commun du cartonnier et du lissier. Grâce aux Ateliers Pinton, Reynold Arnould a pu poursuivre de longs essais, faire des recherches assidues pour retrouver un vocabulaire de tissage capable d’exprimer, avec un nombre limité de tons et de laine, une palette très riche.
Ce “répertoire”, composé de signes et de modules dessinés par le tissage, est profondément original et donne à la tapisserie, élément parfaitement autonome, une vibration et une vie beaucoup plus directes, plus intenses, que le modelé de tons traditionnels Cette écriture va dans le même sens que le caractère dynamique, inscrit dans l’espace de l’ensemble des travaux plastiques de Reynold Arnould. Cette écriture des formes est également originale et, après maintenant plusieurs années de contacts et d’épanouissement, on peut mieux mesurer son ouverture. Alors que beaucoup d’expressions créées se ferment sur leurs limites, l’invention des rythmes de Reynold Arnould paraît annoncer une suite illimitée de possibilités.
C’est ce potentiel plastique, joint à une technicité artisanale précieuse et émouvante, qui fait le prix des tapisseries actuellement exposées au Musée-Maison de la Culture. Depuis une semaine qu’elle est ouverte, l’exposition a attiré de nombreux visiteurs étrangers à la ville. Il serait dommage que les Havrais se tiennent à l’écart d’une manifestation qui les concerne et se rattachant à un art monumental très lié à la vie de notre temps. 
»
Le Havre Libre, 19 mars 1963.
 
1963 | 30 mars-30 avril
Léon Gischia : 100 peintures
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« L’exposition Léon Gischia, au Musée-Maison de la Culture, va prendre fin la semaine prochaine. Il faut aller revoir l’œuvre de ce peintre qui entre dans l’histoire de la peinture contemporaine, dont le nom est lié au  mouvement de la jeune peinture française d’après-guerre. Très importante, cette rétrospective groupe cent toiles. Elle comprend les premières huiles de 1923 (Gischia avait alors vingt ans) et traverse toutes les périodes du peintre : ses débuts, sa connaissance de Matisse et de Léger, puis de Picasso, son cheminement vers l’abstraction, vers les facettes colorées de ces dernières années.
Avec vigueur et honnêteté, le peintre s’attache à représenter l’essentiel de l’objet, il recherche sa forme la plus stricte pour une plus grande évidence, (“L’illusionniste” est un exemple de forme pure où les silhouettes se découpent avec force sur un fond rouge). Ces formes, réduites à l’essentiel, contribuent à l’aspect solide et vigoureux des compositions, à l’impression de calme, d’épanouissement, qu’offrent les peintures de Gischia. Par ailleurs, ces formes largement réparties dans la composition, sont assises par l’emploi très fréquent des angles droits, par l’affirmation des plans qui se coupent (Escalier des “Buveurs dans la cave”).
Ni réalisme, ni vraiment abstrait, Gischia échappe à la sécheresse, au puritanisme de l’abstraction comme à la contrainte du réalisme. Il garde constamment contact avec l’extérieur, ne s’enfermant pas dans la subjectivité, dans l’introspection, mais il recrée un monde à lui et la valeur de sa peinture consiste dans ses formes et ses couleurs, dans cette cohérence de vision qui lui donnent son autonomie.
 »
Paris-Normandie, 23 avril 1963.
 
1963 | 10 avril-6 mai
Tentures incrustées de L. BRAHEM
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Dans sa recherche des techniques capables de faire accéder le plus grand nombre aux choses de l’Art, notre époque vient de voir éclore la “Tenture incrustée”, inspirée, mais seulement dans sa fonction, de la tapisserie traditionnelle et de ses apports de tissus pratiqués par des peintres au début du siècle. Mais dans les réalisations de L. Brahem, les tissus seuls jouent tous les rôles, à l’exclusion de toute autre matière. Cela suppose deux conditions : la recherche d’œuvres capables d’être ainsi avantageusement transposées en surfaces d’étoffe à juxtaposer, et le choix de savoir comment ces tissus sont cousus est relativement secondaire et ne relève que d’une bonne pratique manuelle. Cette technique qui est très séduisante, très satisfaisante la pièce achevée, est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre que ne le laissent paraître ses excellents résultats. Comme toutes les formes d’art, elle a connu ses échecs, ses pièces rejetées, et on ne montre en exposition que les réussites. Ceci doit donner à réfléchir, à qui voudrait trop légèrement s’essayer dans le métier. Il est par ailleurs précisé que les peintres dont les noms figurent au catalogue n’ont pas travaillé spécialement un carton qui les engageait dans un but très défini, comme c’est le cas dans la tapisserie.
C’est le réalisateur des Tentures incrustées qui est allé au-devant des modèles, recherchant dans l’œuvre des peintres ce qui pouvait être transposé. De là naît une souplesse d’interprétation, limitée certes à l’approbation du peintre. La palette du réalisateur se compose de mille et un tissus que l’industrie moderne propose, et les variations de tonalités sont souvent rendues plus subtiles par les effets de surface des matières : soies, drap, velours, lainages de tous grains.
L’exposition est naturellement à considérer en fonction de l’expression propre à chaque peintre. Mais la qualité d’ensemble est haute en couleurs, en lumière, même dans les gris, les surfaces des tissus difractant bien la lumière ou le réfléchissement avec douceur. Les rapports de tons prennent une signification particulière qui est pour beaucoup dans l’originalité du procédé. On peut à coup sûr parler de réussite devant ces travaux qui mettent la tenture murale, à la portée d’un très grand nombre, même quand les signatures célèbres – et chères – signalent les œuvres interprétées.
Pour cette “première”, après Paris, de l’exposition, les signatures de Beaudin, Cabus, Chastel, Derieux, Edelman, Gischia, Lagrange, Maréchal, Pignon, Reynold Arnould ont fourni l’œuvre de départ et il est très aisé de reconnaître la manière de ces peintres dans les tentures ainsi interprétées. Gischia, Chastel, Beaudin, Reynold Arnould, qui sont connus des visiteurs du Musée-Maison de la Culture, se retrouvent en particulier tels qu’on a pu les voir depuis un an.
 »
Le Havre Libre, 12 avril 1963.
 
1963 | 20 avril-12 mai
Œuvres de boursiers de la biennale internationale de Paris
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1963 | 18 mai-18 juin
Venezuela « Du paysage à l’expression plastique » : 10 artistes vénézuéliens contemporains
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1963 | 22 juin-22 juillet
7e Salon de peinture de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la Culture du Havre
 
Vue de l’exposition Raoul Dufy, 70 œuvres léguées au musée du Havre organisée au Musée-Maison de la Culture (29 juin – 30 septembre 1963).. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Raoul Dufy, 70 œuvres léguées au musée du Havre organisée au Musée-Maison de la Culture (29 juin – 30 septembre 1963).. Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1963 | 29 juin-30 septembre
Raoul Dufy : 70 œuvres léguées au musée du Havre par Mme R. Dufy
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1963 | 6 juillet-31 août (prolongée jusqu’au 10 septembre)
Exposition Zwobada
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« La brillante saison 1962-63 se termine sur une très importante exposition de dessins du sculpteur Jacques Zwobada, qui venant s’ajouter à l’exposition du legs Dufy, va donner à la visite du musée tout l’été, un relief peu commun. Les nombreux amis parisiens de Jacques Zwobada qui, à la suite de Mme Louise de Vilmorin ont assisté à l’inauguration et à la conférence de samedi, vont témoigner une fois de plus, selon le mot très flatteur de l’un d’eux : “Si l’on veut, à Paris, voir de la bonne peinture, il faut aller jusqu’au Havre.”
L’exposition a été inaugurée le mardi à 16 heures, dans un climat parfait de cordialité, de décontraction et même d’humour par M. André Fratras, qui a fait d’autant plus directement l’éloge de Zwobada que le célèbre sculpteur, attiré par on ne sait quel volume de la nature, par on ne sait quel reflet du ciel dans la mer, était tout simplement disparu… Zwobada est d’ailleurs revenu lentement, discrètement seulement pour entendre, mêlé au public, la péroraison et les applaudissements. M. Fratras avait rappelé les liens établis entre Zwobada et Le Havre par André Caplet, dont l’hôte de la M.D.C. fut un grand admirateur, puis l’ami exemplaire. Il a souligné à quel point une exposition de dessins étalée sur quarante années permet de suivre l’évolution d’un artiste, d’en trouver le fil conducteur logique. M Reynold Arnoul, qui a plusieurs fois travaillé à la décoration d’ensemble architecturaux avec Zwobada (c’est encore actuellement le cas à Caucriauville), a mis en évidence les hautes exigences, la leçon de rigueur, et les preuves d’un grand talent, qui se dégagent de l’exposition.
Jacques Zwobada, lui, n’a rien dit d’autre qu’un merci très spontané à la M.D.C. du Havre qui lui a permis de voir ce que sans elle il n’aurait peut-être jamais vu : ses propres dessins, confiés par les collections privées, et confrontés sur quarante années de travail. Ajoutons-nous à la reconnaissance de Zwobada, celle de tous les grands artistes qui l’ont précédé à la M.D.C. : Gischia, Chastel, Lapicque, Beaudin. Seule, la Maison de la Culture du Havre a pu entreprendre et réussir l’énorme travail de rassembler les témoignages de toute une carrière.
L’exposition, qui doit durer jusqu’au 31 août, a montré, et montrera aux Havrais un splendide dessinateur Parti d’une expression des plus classiques, d’admirables études de visages, de nus et de paysages absolument irréprochables pour les sévères puristes du trait, Zwobada a accumulé au long des années les matériaux d’un véritable dictionnaire des formes, gagnant ainsi étape par étape (et cela est très évident dans la suite de l’exposition) le droit à une forme très pure, très sonore, et très riche de l’abstraction. Chez Zwobada, d’ailleurs, l’abstraction demeure humaine, elle enveloppe sans agresser, elle parle encore à la sensibilité la plus réelle. Zwobada est le type d’artiste contemporain qui peut le mieux faire ressortir les lignes de force de l’art contemporain car il parvient à convaincre sans recourir à la violence. Au cours de son allocution, M. Fratras avait chaleureusement remercié l’artiste qui a laissé en signe d’amitié, au Musée du Havre, un très grand dessin, “Hommage à Bach”, qui est précisément un manifeste de sensibilité permanente et de plastique contemporaine. Les Havrais qui visiteront l’exposition seront très sensibles au portrait d’André Caplet, œuvre de jeunesse de Zwobada, qui établit les rapports entre une volonté d’intériorité, de recherche sensible.
 » 
Le Havre, 8 juillet 1963.
 
1963 | 12 octobre-10 novembre
« Forme et fonction » sur le thème de l’esthétique industrielle allemande
Musée-maison de la culture du Havre
 
« En partant de l’observation selon laquelle la forme la plus pratique d’un objet est aussi la plus belle et la plus dépouillée, est née l’esthétique industrielle. Son but n’est pas essentiellement de “faire de la beauté”, mais plutôt d’adapter avec précision l’objet utilitaire à son sage et surtout à l’homme, à son intelligence, à son goût de la beauté. C’est ce mariage étroit de la forme avec la fonction de l’objet qu’illustre l’exposition sur le thème de l’esthétique moderne industrielle allemande organisée à la Maison de la Culture du 12 octobre au 10 novembre, grâce à une initiative du Centre d’Études Franco-Allemand d’Échanges culturels.
Cette exposition rassemble soixante documents photographiques groupés par l’Institut pour des relations avec l’étranger, de Stuttgart, et le Conseil allemand de l’esthétique industrielle, de Darmstadt. Elle nous fait parcourir le cheminement réalisé à partir de cette exposition du beau avec le pratique qui aboutit à tous ces appareils ménagers, ces outils, ces machines, ces véhicules, ces ustensiles de cuisine qui se sont adaptés à leur fonction de façon plus étroite à mesure qu’ils se sont rapprochés de l’essentiel.
Des schémas justifient les différentes idées de formes étudiées d’après la fonction d’objets tels qu’une perceuse, un aspirateur etc… Ces études reposent toujours sur l’observation pratique et associent à une recherche esthétique ce “taylorisme” à l’échelle des travaux ménagers, de l’artisanat, du travail de bureau, etc… Par exemple les étapes évolutives d’un aspirateur passent par l’étude des mouvements de la ménagère, l’étude plus précise des gestes de sa main, définit les rapports entre l’appareil et la ménagère et recherche les prises optimales des doigts sur le poignet. Chaque pièce est ensuite étudiée pour un assemblage rationnel et compact. 
»
Le Havre, 14 octobre 1963.
 
1963 | 26 octobre-20 novembre
« De la coudée au micron » techniques de mesures
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1963 | 16 novembre-30 décembre
Édouard Pignon. 50 peintures de 1930 à 1963
Musée-maison de la culture du Havre
 
« La peinture de Pignon a trouvé à la Maison de la Culture un cadre à ses dimensions, un cadre où chaque toile peut respirer librement et projeter sur le visiteur la force de sa vie propre.
L’exposition de cinquante peintures allant de 1930 à 1963, a été inaugurée en présence du peintre lui-même et de nombreuses personnalités. M. Reynold Arnould, directeur des Musées ; M. Fratras, président de la M.D.C. ; Mme R. Arnould et H. Lalouette, vice-présidents ; MM. Langlois, Lantaigne, Duval, Osmont, adjoints au maire ; M. Lagrange, M. Colliard, conseillers municipaux ; le lieutenant de vaisseau Normand, commandant d’armes et M. Gosselin, président de l’U.A.P. Après une courte allocution de M. Fatras, M. Arnould présenta cette exposition qui lui paraît devoir apporter à un public curieux une nouvelle notion de la peinture différente de celle apportée par les précédentes expositions. A travers les œuvres des diverses périodes va apparaître l’aventure intérieure de l’homme avec sa sincérité, son humilité devant le fait, son attachement à une constante redécouverte de soi-même et de la nature.
Les toiles resteront accrochées jusqu’au 30 décembre. Cette rétrospective est un événement et il faut le souligner un événement qui dépasse le cadre local.
Né en 1905, d’une famille de mineurs, Pignon a eu une vie difficile, partagée très tôt entre l’obligation de gagner sa vie et la nécessité intérieure qui le pousse à peindre. Il sait tous les métiers, mais la peinture reste toujours sa préoccupation essentielle : il suit des cours de dessin, de sculpture, de peinture et dans les galeries.
Après de nombreuses expositions, il est devenu un des grands noms de la jeune peinture française.
Une rétrospective est toujours intéressante car elle permet de saisir les recherches du peintre pour trouver son expression propre, son évolution et aussi ses constantes.
Les premières toiles de Pignon, jusqu’en 1943, sont marquées par les leçons du cubisme : de Villon : “jeune femme au Bal” et de Picasso. Déjà la série d’Ostende (1949) est un pas vers une expression plus complète vers une expression plus complète de la réalité. Il traduit les barques dans leur atmosphère glacée (couleurs froides) et dans leur mouvement (rythme des lignes). Les toiles de 1954-55 (“nus gris”)  laissent apparaître son souci d’exprimer l’essentiel de l’objet en vue d’en rendre la compréhension plus directe. Ce qui amène la série des « Oliviers » (1957), premier jalon de son ultime évolution. Désormais Pignon supprime sa distance avec l’objet. Sa vision devient contact, sa peinture, l’accumulation de toutes ses sensations. En même temps s’approfondit sa connaissance de l’objet scruté de près. L’arbre pour lui, n’est pas seulement une forme noueuse, c’est un être doué d’une vie propre et dont il traduit le caractère déchiré.
Le problème se complique dans les “Combats de coq”. Pignon restitue l’événement dans son ensemble et non plus dans une vision instantanée. Ce sont les couleurs et les formes en mouvement, l’atmosphère dramatique, le principe même du combat.
Encore au stade au-dessus, c’est l’éclatement de la forme des “Battages” (1962) où Pignon, dans une vue globale, exprime la fièvre des hommes au travail, le jaillissement des gerbes, l’éclat des machines, l’enfer d’une journée d’été.
Avec les “combats” c’est une vision encore plus riche de la réalité : guerriers en armure, fers déchirés, enchevêtrement de formes titanesques.
La constante de Pignon, c’est son absolue sincérité, son acharnement à pénétrer toujours plus avant au cœur du réel. Il rejette l’abstrait qui risque de devenir une forme d’académisme, mais ne tombe pas dans la sécheresse stérilisante du réalisme. Il reste toujours en contact avec le réel, mais va au-delà de l’apparence, intensifiant lignes et couleurs. Sa peinture est un moyen de communication avec tous les hommes. Son tempérament violent, passionné, agressif, se projette dans les choses qu’il peint. Aussi ses toiles reflètent-elles ses déchirements, ses hantises, son combat contre la vie même. 
»
Paris-Normandie, 19 novembre 1963.

1964

Inauguration de l’exposition Paul Almasy, 106 photographies originales sur le thème de la condition humaine au Musée-maison de la Culture du Havre (7 mars – 21 mars 1964).. De gauche à droite : M. Gjesdar, directeur du département de l’information à l’Unesco, M. Langlois, adjoint chargé des Beaux-Arts, Paul Almasy et Reynold Arnould.. © Paris-Normandie
Inauguration de l’exposition Paul Almasy, 106 photographies originales sur le thème de la condition humaine au Musée-maison de la Culture du Havre (7 mars – 21 mars 1964).. De gauche à droite : M. Gjesdar, directeur du département de l’information à l’Unesco, M. Langlois, adjoint chargé des Beaux-Arts, Paul Almasy et Reynold Arnould.. © Paris-Normandie
1964 | 7-21 mars
Paul Almasy, 106 photographies originales sur le thème de la condition humaine
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Paul Almasy présente actuellement au Musée-Maison de la Culture le livre le plus émouvant, le plus pathétique, le plus sincère qui soit sur la “condition humaine” en vingt et un chapitres et cent six photos.
En présence de Paul Almasy, entouré de MM. Tor Gsesdal, directeur du département de l’Information de l’UNESCO, et G. Patrix, esthéticien industriel, MM. Langlois, adjoint chargé des Affaires culturelles et Reynold Arnould, directeur des Musées du Havre, accompagné de Mme Arnould, ont inauguré cette exposition particulièrement attachante.
Tandis que M. Langlois saluait en l’auteur son souci de véracité, sa vaste compréhension, la qualité d’émotion qui se traduit dans ce magnifique ensemble photographique, M. Reynold Arnould évoqua l’art tout personnel avec lequel, sans truquage, Paul Almasy a su saisir les êtres dans leur vérité la plus entière. Il y a dans ces photos une lumière, une composition qui témoignent d’un étrange caractère de préméditation, qui fixent les objets dans leur valeur de symbole le plus authentique et le plus pur.
Journaliste et photographe, Paul Almasy a visité le monde entier (à peu d’exceptions près). Ses réussites ne sont pas le fruit du hasard, mais elles s’appuient sur une profonde culture, une connaissance aussi précise que possible des traits spécifiques. S’il semble arriver miraculeusement pour saisir l’anecdote parlante, le trait névralgique, c’est qu’il les cherchait, qu’il les voyait déjà dans son esprit, que sa poursuite méthodique des documents le conduisait vers eux.
Sur le plan de la représentation technique ces photos, traitées de manière originale, stratifiées entre deux feuilles de plastique, offrent une matité qui adoucit les tonalités, veloutant les reliefs et les ombres, chargeant les sujets d’une chaleur plus nuancée.
Parmi les vingt et un chapitres de ce merveilleux livre d’images, chacun découvrira celui qui pour lui est le plus évocateur de rêve ou suscite la plus profonde réflexion : “L’Aube”, “Visages”, “La Main”, “Le Savoir”, “La Fin” !... En chaque panneau se dégage à un haut degré un sentiment de la grande fraternité humaine sur laquelle l’homme et l’artiste qu’est Paul Almasy a su se pencher avec intelligence et avec amour. 
»
Le Havre, 9 mars 1964.
 
1964 | 14 mars-3 avril
Art iranien contemporain : peintures, sculptures
Musée-maison de la Culture du Havre
     
1964 | 15-31 mai
En hommage à Gaston Bachelard : peintres et poètes de l’imaginaire et présentation du livre La Saint Jean d’été (poèmes de Jean Lescure et bois originaux de Léon Gischia)
Musée-maison de la Culture du Havre
 
« Vendredi après-midi, au nouveau Musée a été inaugurée une exposition d’un genre un peu particulier, réunissant peintres et poètes dans un émouvant hommage au philosophe Gaston Bachelard.
Dans la salle basse du musée ont été rassemblés par les soins de M. Reynold Arnould et de Mme Arnould un ensemble de dix-huit peintures et de dix poèmes qui constituent en quelque sorte une chaîne d’amitié et de fidélité au souvenir de l’éminent poète-philosophe, mort en novembre 1962 et enterré à Bar-sur-Aube où il vécut une grande partie de sa vie.
Au centre, des documents écrits de la main même de Bachelard, témoignages de sa pensée créatrice si dynamique “dynamogène” disait-il lui-même) brouillons et premiers essais d’analyses poétiques sur “l’imagination”, sur le “feu vécu”, sur le “vent” encadrent une photo du merveilleux visage de penseur ainsi que la médaille frappée par la Monnaie, œuvre de Marcel Chauvenet.
Figure également dans cet hommage le poème de Jean Lescure “La Saint Jean d’été”, illustré de onze bois originaux dus à Léon Gischia.
Ce livre a été tiré à 103 exemplaires sur papier Japon nacré (les 23 premiers) et sur papier d’Auvergne. Le texte en fut composé à la main, en caractère Caslon corps 32, par Fiquet et Baudier, typographes.
Cet ensemble d’œuvres fut exposé en mars dernier à Paris à la Galerie Cinq-Mars. En juin prochain elle sera à Genève tandis que “La Saint Jean d’été” poursuivra son voyage vers la Hollande.
Le Havre est donc la première ville en province à pouvoir bénéficier de son passage. Celui-ci renoue tout naturellement pour le spectateur avec le souvenir d’une très passionnante conférence faite par Jean Lescure au début de 1963 en ce même lieu quelques semaines après la disparition de Gaston Bachelard.
L’inauguration de l’exposition qui réunissait vendredi après-midi autour de M. Reynold Arnould, conservateur des musées du Havre et de Mme Marthe Arnould le poète Jean Lescure et le peintre Maréchal, venus tout exprès de Paris, fut honorée de la présence de M. Monguillon, maire du Havre, de MM. Duval, conseiller municipal.
M. Monguillon, ouvrant l’exposition rappela en quelles circonstances il fit la connaissance de G. Bachelard à Bar-sur-Aube en 1920 et avec quelle cordialité s’établirent leurs relations durant les quelques mois de son séjour en cette ville, à une époque où des événements familiaux identiques contribuaient encore à les rapprocher. Quarante années plus tard ce souvenir encore bien vivant amplifie le plaisir de M. le Maire du Havre à s’associer à l’hommage rendu au philosophe.
M. Reynold Arnould de son côté définit en quelques mots l’attachante personnalité du “maître à penser” que fut Bachelard pour tant de poètes et d’artistes de son temps. Sa faculté de se pencher sur le monde des âmes, de susciter des vocations artistiques lie à son souvenir ces mêmes poètes et peintres dont les noms se lisent au bas des toiles ou des poèmes. 
»
Le Havre, samedi 16, dimanche 17 mai 1964.
 
Vue de l’exposition Espace poétique de l’industrie, tapisseries de Louis-Marie Jullien, Musée-maison de la Culture du Havre (23 mai – 22 juin 1964). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
Vue de l’exposition Espace poétique de l’industrie, tapisseries de Louis-Marie Jullien, Musée-maison de la Culture du Havre (23 mai – 22 juin 1964). . Le Havre, Archives du musée d’art moderne André Malraux
1964 | 23 mai-22 juin
Espace poétique de l’industrie. Tapisseries de Louis-Marie Jullien
Musée-maison de la culture du Havre
 
1964 | 20 juin-15 juillet
Hommage à Charles Walch dans le cadre du 8e Salon de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1964 | 11 septembre-12 octobre
La société française du XVIIe et XVIIIe siècles vue par les peintres et les graveurs
Musée-maison de la Culture du Havre
                     
1964 | 19 septembre-15 octobre
Formes danoises. L’art de l’intérieur au Danemark
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1964 | Octobre
55 peintures appartenant aux collections du musée de la ville du Havre
Musée-maison de la Culture du Havre
 
1964 | 7 novembre-15 décembre
Collection de Peter Stuyvesant, sculptures italiennes contemporaines
Musée-maison de la culture du Havre
 
1964 | Décembre
Salon de dessin de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la culture du Havre
 
1964 | 18 décembre 1964-15 janvier 1965
Présentation du tableau La Consécration de la Vierge de Charles Laffose
Musée-maison de la culture du Havre
 
« M. Reynold Arnould, directeur des Musées, nous annonce d’un événement qui, sans aucun doute, réjouira les Havrais amateurs de peinture et ne manquera pas d’attirer l’attention hors de notre ville. L’un des tableaux qui comptent parmi les grandes richesses du Musée du Havre vient en effet de sortir de l’oubli où, peut-être, le public le tenait.
 Le grand tableau H. 4.48 L. 2.50 “La Consécration de la Vierge” de Charles de Lafosse, 1636-1716, après une première et importante restauration par un restaurateur du Musée du Louvre fait l’objet, dans la grande nef du Musée à partir d’aujourd’hui vendredi 18 décembre d’une présentation spéciale à l’occasion des Fêtes de Noël et du Jour de l’An.
Ce tableau appartenant aux collections depuis près de 100 ans n’a pas été vu par les Havrais depuis 25 ans.
Sa présentation permettra qu’il soit connu des spécialistes de France et de l’étranger qui en ignorent encore l’existence.
 »
Le Havre, 18 décembre 1964.

1965

1965 | 9-31 janvier
Hommage à Gromaire dans le cadre du 8e salon de dessin de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 6 février-1er mars
Sélections de la Biennale de Paris. Peintures et sculptures
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 6-30 mars
Peinture d’enfants des ateliers du jeudi du Havre et de Rouen
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 3 avril-3 mai
Beauté et poésie de la graphie égyptienne. De l’écriture du langage hiéroglyphique des anciens égyptiens
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 15 mai-15 juin
Mario Prassinos : peintures et tapisseries : 1958-1963
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 5-30 juin
Hommage à Desnoyer dans le cadre du 9e Salon de peinture de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 19 juin-12 juillet
Exposition de peinture contemporaine roumaine : Chintila, Gheorghiu, Pacea, Fietran
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 10 juillet-20 septembre
Art africain. Exposition réalisée grâce aux prêts du musée des Arts africains et océaniens de Paris
Musée-maison de la culture du Havre
 
« Ce qui se remarque d’entrée dans l’ensemble exposé (jusqu’au 20 septembre), depuis samedi, au Musée des Beaux-Arts, est l’originalité profonde du plus grand nombre de pièces. On ne s’en étonnera pas en lisant sur le catalogue que cette collection exceptionnelle est prêtée par le Musée des Arts Africains et Océaniens, ce qui se distingue singulièrement des expositions diverses et souvent lucratives qui peuvent rencontrer sur la route des vacances, et qui sont souvent d’une grande banalité, quand elles ne sont pas émaillées de pièces grossièrement fausses. Aussi est-ce une redécouverte des arts africains que nous propose le Musée du Havre, autant orientée dans le sens de l’ethnographie que dans celui de l’art. La moisson d’observations à faire est considérable, mais la plus importante idée à dégager est que l’art nègre conquiert actuellement sa “dernière dimension, celle d’un langage universel”. La très bonne sélection faite pour l’exposition au Havre renseigne sur la véritable personnalité secrète de l’être africain traditionnel, et rend au folklore la seule justice qui lui est due, son insolite, au regard de nos propres coutumes. Mais l’image peut aisément se retourner depuis que l’Afrique a affirmé, à travers une poésie, une littérature et un art plastique dont les spécialistes ont établi la valeur intrinsèque, sa poussée violente et volontaire vers la maturité spirituelle. Il reste encore dans l’exposition du Musée, la très grande part du mystère, de la magie, de l’envoûtement. Les divers orateurs qui ont inauguré cette exposition, samedi après-midi sous la présidence de M. René Cance, de M. Heudron et de la Municipalité havraise, se sont attachés à identifier ces ténues et solides lignes de forces, en des propos sur lesquels nous reviendrons prochainement.
Avec l’exposition permanente du legs de Mme Raoul Dufy et l’exposition africaine des trois mois d’été, le Musée du Havre est prêt à accueillir ses nombreux visiteurs français et étrangers. Il reste à espérer que beaucoup de Havrais s’associent à ce puissant courant d’intérêt. 
»
Le Havre Libre, 12 juillet 1965.
 
1965 | 30 octobre-29 novembre 1965
Jean Piaubert, peintures
Musée-maison de la culture du Havre
 
1965 | 18 décembre 1965–11 janvier 1966
Hommage à Marc Saint-Saëns dans le cadre du 9e Salon de dessin de l’Union havraise des arts plastiques
Musée-maison de la culture du Havre