Dufy, Étude pour Fin de journée au Havre

Raoul DUFY (1877-1953), Étude pour « Fin de journée au Havre », ca. 1900, huile sur toile, 65,6 x 80,4 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM), 2013. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2013
Raoul DUFY (1877-1953), Étude pour « Fin de journée au Havre », ca. 1900, huile sur toile, 65,6 x 80,4 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM), 2013. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2013
En 2012, le MuMa a acquis avec l’aide du FRAM Haute-Normandie et de l’association des Amis du musée, une œuvre de jeunesse de Raoul Dufy représentant le Quai Colbert au Havre.

Depuis, des recherches ont permis d’identifier cette œuvre comme celle exposée par l’artiste au Salon des Artistes Français de 1901 sous le titre Fin de journée au Havre. Cette découverte importante permet d’identifier enfin la première œuvre de Dufy présentée en public.
L’année 1900 est marquée dans le port du Havre par de nombreux conflits sociaux et s’achève dans un climat de grande tension avec une menace de grève générale. C’est à cette époque que les ouvriers obtiennent que la durée de la journée de travail soit abaissée à huit heures.
 
Le choix de prendre comme sujet une « fin de journée de travail » sur le port, avec comme principaux personnages des dockers rentrant chez eux, pour une œuvre destinée au Salon est assez audacieux. En outre, le sombre réalisme qui la caractérise donne à cette peinture un aspect de « manifeste » qui restera toutefois sans lendemain dans l’œuvre de Dufy.
Conservée avec son étude préparatoire dans la famille de l’artiste, elle semble avoir été volontairement « oubliée », sans doute parce que trop atypique, voire trop engagée dans un contexte havrais tendu.
 
Cette esquisse préparatoire permet de comprendre la maturation du projet. Non seulement le sujet évolue, avec l’introduction du vieil homme dans l’œuvre définitive, mais son traitement surtout change. D’une facture héritée encore des peintres impressionnistes, l’esquisse laisse place dans l’œuvre de Salon à un traitement en touches très empâtées, sombres, révélant une tentation réaliste plus affirmée. Cette étude est un précieux témoignage qui met en évidence les recherches esthétiques, voire les hésitations, de l’artiste.
Raoul DUFY (1877-1953), Fin de journée au Havre, 1901, huile sur toile, 99  x 135 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre,achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie et de l'Association des Amis du musée André Malraux, 2012. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2014
Raoul DUFY (1877-1953), Fin de journée au Havre, 1901, huile sur toile, 99  x 135 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre,achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie et de l'Association des Amis du musée André Malraux, 2012. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2014
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Œuvres acquises en 2013 (3)

Raoul DUFY (1877-1953), Portrait de Gustave Coquiot, 1924, crayon, 52 x 40,5 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Raoul DUFY (1877-1953), Le Port du Havre, 1900, huile sur toile, 37.2 x 45.8 . MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie, 2013. © MuMa Le Havre / Charles Maslard © Adagp, Paris 2019
Raoul DUFY (1877-1953), Étude pour « Fin de journée au Havre », ca. 1900, huile sur toile, 65,6 x 80,4 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM), 2013. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2013