Dufy, Le port du Havre

Raoul DUFY (1877-1953), Le Port du Havre, 1900, huile sur toile, 37.2 x 45.8 . MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie, 2013. © MuMa Le Havre / Charles Maslard © Adagp, Paris 2019
Raoul DUFY (1877-1953), Le Port du Havre, 1900, huile sur toile, 37.2 x 45.8 . MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie, 2013. © MuMa Le Havre / Charles Maslard © Adagp, Paris 2019
Le Port du Havre, réalisé vers 1900, a été redécouvert dans la famille de l’artiste, en même temps que Fin de journée au Havre, première œuvre exposée par Dufy au Salon de 1901 (acquise en 2012) et son étude préparatoire (acquise en 2013).
Ce tableau peut être rapproché, tant par son sujet que par son point de vue et sa facture, de deux aquarelles données au musée par l’artiste en 1900 en remerciement de la bourse octroyée, par la Ville du Havre, pour aller compléter sa formation à Paris.
 
À l’été 1899, alors qu’il envisage son départ prochain pour le service militaire, Dufy écrit à son ami Othon Friesz qu’il souhaite « faire des pochades dans l’avant-port [du Havre] surtout ce qui reste de plus pittoresque, car il est probable qu’avec tous ces travaux d’agrandissement et d’embellissement que notre vieux port va subir ce sera bien laid quand je rentrerai du service » (lettre conservée à la bibliothèque municipale du Havre).
Cette toile a sans doute été exécutée à ce moment, entre l’été 1899 et 1900.
Dufy ne se limite pas aux aspects « les plus pittoresques » du vieux port, mais s’engage plus loin dans le port industriel. La peinture montre le fond de l’avant-port, avec l’une des écluses qui permettaient d’accéder aux autres bassins, les docks, et les hautes silhouettes caractéristiques des poteaux électriques qui avaient été installés au début des années 1890. Dufy adopte un point de vue très bas, à fleur d’eau, ce qui a pour effet de remonter haut la ligne d’horizon. Les quais et les installations portuaires semblent ainsi flotter au-dessus de la surface aqueuse.
 
Très précoce, cette œuvre est intéressante, car elle témoigne des tout débuts de l’artiste et montre sa dette envers la peinture impressionniste. En effet, nous pouvons noter ici la facture en touches de couleurs fractionnées plus ou moins déliées apposées sur la toile, ainsi que l’attention portée aux effets fugitifs des reflets de la lumière sur la surface de l’eau.
Ce tableau n’est pas sans rappeler l’œuvre d’Eugène Boudin, qui a peint tout au long de sa vie le port du Havre, y faisant comme Dufy ses premières armes.
 
Après l’acquisition de Fin de journée au Havre et de son étude préparatoire, ce Port du Havre vient compléter le fonds Dufy du musée en mettant l’accent sur les débuts du jeune peintre et en posant ainsi les jalons d’une meilleure connaissance de la période de formation de l’artiste.
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Œuvres acquises en 2013 (3)

Raoul DUFY (1877-1953), Portrait de Gustave Coquiot, 1924, crayon, 52 x 40,5 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Raoul DUFY (1877-1953), Le Port du Havre, 1900, huile sur toile, 37.2 x 45.8 . MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) de Normandie, 2013. © MuMa Le Havre / Charles Maslard © Adagp, Paris 2019
Raoul DUFY (1877-1953), Étude pour « Fin de journée au Havre », ca. 1900, huile sur toile, 65,6 x 80,4 cm. MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, achat avec l’aide du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM), 2013. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2013