BOUDIN, Ciels

Eugène BOUDIN (1824-1898), Ciel, soleil couchant, arbustes au premier plan, ca. 1848-1853, huile sur papier, 11 x 19,5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Eugène BOUDIN (1824-1898)
Ciel, soleil couchant, arbustes au premier plan
ca. 1848-1853
huile sur papier
11 x 19,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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De  petite taille comme les pastels, ces études exécutées à l’huile s’en distinguent néanmoins légèrement par plusieurs aspects. Le ciel est bien presque systématiquement le sujet exclusif de l’œuvre. Boudin opte pour un cadrage très haut et la mer n’apparaît pas dans ces compositions. Au pire, un horizon bas, à peine esquissé (dunes ? broussailles ou arbustes ? moulin ?) se dessine chez certaines. Mais la plupart du temps, les nuages sont les seuls motifs. Le sujet devient parfois si ténu ou si abstrait que Boudin précise au dos de l’œuvre son sens.

Le traitement surtout diffère. Boudin joue avec la matière : tantôt il brosse énergiquement, à larges coups de pinceau, une peinture fluide comme un lavis, tantôt il l’étire en longues touches ou, au contraire, il utilise une couleur pure en empâtements vigoureux. C’est parfois dans cette épaisseur de la pâte qu’il griffonne ses indications « météorologiques », avec le bout du manche du pinceau.
L’on pressent un artiste curieux, cherchant inlassablement, s’essayant, à côté des pastels bien plus nombreux dans son œuvre, à peindre le ciel, comme l’avaient fait bien avant lui les maîtres hollandais.

Une citation du journal intime de Boudin éclaire de manière singulière ce petit groupe d’études de ciel : « Mardi 3 décembre [1856]. Nager en plein ciel. Arriver aux tendresses du nuage. Suspendre ces masses au fond, bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l’azur. Je sens tout cela venir, poindre dans mes intentions. Quelle jouissance et quel tourment ! si le fond était tranquille, peut-être n’arriverais-je pas à ces profondeurs. A-t-on fait mieux jadis ? Les Hollandais arrivaient-ils à cette poésie du nuage que je cherche ? à ces tendresses du ciel qui vont jusqu’à l’admiration, jusqu’à l’adoration : ce n’est pas exagérer ».
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Œuvres commentées : Eugène Boudin (8)

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Eugène BOUDIN (1824-1898), Ciel, soleil couchant, arbustes au premier plan, ca. 1848-1853, huile sur papier, 11 x 19,5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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