BOUDIN, Natures mortes

Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au potiron, ca. 1854-1860, huile sur toile, 56,5 x 83 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Eugène BOUDIN (1824-1898)
Nature morte au potiron
ca. 1854-1860
huile sur toile
56,5 x 83 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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En 1851, le conseil municipal du Havre accorde une bourse à Eugène Boudin pour aller étudier pendant trois ans à Paris. Le jeune artiste s’inscrit rapidement sur le registre des élèves copistes du musée du Louvre. Boudin s’inspire très ouvertement des natures mortes de Chardin et commence lui-même à en peindre dès 1853.

La Nature morte au potiron témoigne néanmoins déjà de l’extraordinaire maîtrise de Boudin, et même de sa hardiesse dans des détails comme le potiron, dont la chair orangée garde les traces du découpage irrégulier, et surtout dans la partie gauche comprenant la botte de poireaux et la motte de beurre jaune dans l’assiette. Tandis que le fond vibre de cette touche rapide et fluide, la peinture riche et colorée des légumes confère matérialité et luminosité à la  nature morte. Le catalogue des natures mortes de Boudin comprend un nombre important de compositions mettant en scène légumes et fruits, gibier et poissons ou coquillages, parfois associés à des éléments de vaisselle, mais relativement moins de fleurs.

La Nature morte aux pivoines et seringa diffère des Fleurs dans un verre en optant pour une composition plus naturelle et moins classique : des fleurs et des feuillages tout juste cueillis, posés simplement sur une table. Là encore, le fond neutre, mais brossé de manière énergique met particulièrement en valeur ce bouquet improvisé.

Boudin peint la plupart de ses natures mortes entre 1853 et 1865, même s’il reprend ce genre ponctuellement vers 1870-1880. Baptisées par lui « tableaux de salle à manger », elles remportent un relatif succès auprès des collectionneurs havrais. Il en peint parfois à la demande, mais surtout les expose et les vend aux enchères. Lucide, Boudin, qui vit des années difficiles, sait qu’il a là quelque espoir de vivre de sa peinture, en exécutant des œuvres faciles à écouler auprès d’une clientèle bourgeoise. Néanmoins, loin d’être simplement « alimentaires », ces natures mortes révèlent une véritable maîtrise chez ce jeune artiste et une originalité déjà très moderne.
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Œuvres commentées : Eugène Boudin (8)

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Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au potiron, ca. 1854-1860, huile sur toile, 56,5 x 83 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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