18 h 00

Nuit européenne des musées 2017. © Agence Zoo
Nuit européenne des musées 2017. © Agence Zoo
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Dans un MuMa en plein réaccrochage, nous vous proposons une Nuit des musées qui donnera la part belle à ses collections avec pour guides des collégiens havrais ayant participé au programme « La classe, l’œuvre ». L’habituel atelier « non-stop » pour les enfants et leurs parents se déroulera en parallèle.

Programme détaillé :
  • Visite libre / 18h-23h
Découverte des collections permanentes du MuMa
Dans un MuMa en plein réaccrochage, nous vous proposons une Nuit des musées qui donnera la part belle à ses collections. De 18h à 23h, venez voir ou revoir quelques chefs d'œuvres impressionnistes ou fauves.
Attention : en raison du montage de l'exposition temporaire "Pierre et Gilles. Clair-Obscur", seul l'étage des collections permanentes sera accessible.
 
  • Atelier non-stop/ 18h-22h
En attendant Pierre et Gilles
En ces temps d’élections présidentielles, mettons-nous dans la peau d’un candidat, mais à la façon de Pierre et Gilles ! Nos médiatrices vous préparent décors et accessoires pour une séance photo qui vous fera découvrir ces artistes bientôt exposés au MuMa, et leur façon décalée de réagir à l’actualité.
 
  • La classe, l’œuvre ! / 18h30-21h
Des collégiens deviennent médiateurs le temps d’une soirée
De 18h30 à 21h, des élèves des collèges havrais Descartes et Théophile Gautier se relaieront pour vous présenter des productions artistiques qu’ils ont imaginées autour d’une œuvre de la collection permanente, choisie en collaboration avec l’équipe du MuMa, dans le cadre du projet « La classe, l’œuvre ! ». Ces productions, réalisées par petits groupes, leur serviront de support de médiation pour commenter ces tableaux.
Si les élèves du collège Théophile Gautier ont choisi de travailler autour de Saint Sébastien de l’artiste espagnol Jusepe de Ribera, ceux du collège Descartes vous proposent une médiation autour de L’Éruption du Vésuve de Pierre-Jacques Volaire. Rendez-vous directement devant les œuvres, aux horaires suivants :

•18h30 : L’Éruption du Vésuve - collège Descartes (Groupe A)
•19h : Saint Sébastien - collège Théophile Gautier (Groupe 1)
•19h30 : L’Éruption du Vésuve - collège Descartes (Groupe B)
•20h : Saint Sébastien - collège Théophile Gautier (Groupe 1)
•20h30 : L’Éruption du Vésuve - collège Descartes (Groupe C)
Tales of a Sea Cow . © Etienne de France 2012
Tales of a Sea Cow . © Etienne de France 2012
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Rencontre avec Bidhan Jacobs

Bidhan Jacobs
est Docteur en études cinématographiques, chercheur postdoctoral au Labex Arts-H2H, Paris 8 - ENSLL et enseignant à Paris-Est Marne-la-Vallée et Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Il est l’auteur d’une thèse à paraître aux Presses Universitaires du Septentrion sous le titre Esthétique du signal, et codirecteur avec Nicole Brenez du Cinéma critique.
De l’argentique au numérique, voies et formes de l’objection visuelle (Presses de la Sorbonne, 2010)
 
Le signal est l’essence même du son et de l’image numérique : de l’information matérielle invisible à l’œil nu, codifiée et circulant à travers les technologies filmiques de l’âge du Web. Son accès, d’une importance capitale, est en mode protégé (Friedrich Kittler). D’un côté les outils numériques sont construits comme des boîtes noires au cœur desquelles le traitement du signal est soigneusement rendu opaque et inaccessible. De l’autre, les entreprises privées et les services d’intelligence des gouvernements disposent d’une puissance technologique illimitée d’interception et d’investigation des signaux pour mener leurs opérations de surveillance et de profilage à l’échelle planétaire. Récusant ce paradoxe, certains artistes tels Pierre-Yves Cruaud, HC Gilje, Paolo Gioli, Gaëlle Cintré, Jacques Perconte, Leighton Pierce, Joost Rekveld, Sadia Sadia, Jérôme Schlomoff, développent l’intelligence du signal : ils passent ainsi de son traitement régulé selon des normes audiovisuelles à son expérimentation pour en libérer les ressources plastiques inexploitées et exprimer toutes les strates de sensibilité de l’artiste.
 
David Bryant & Karl Lemieux, Quiet Zone, 2014. © David Bryant & Karl Lemieux
David Bryant & Karl Lemieux, Quiet Zone, 2014. © David Bryant & Karl Lemieux
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Bien que les films qui composent ce programme donnent à voir des mondes tout à fait réels, ils pourraient être autant de chapitres d’une fiction dystopique, autant de visions d’une planète en perdition : nature fantasmée, envahissante, post-apocalyptique (Wayward fronds), nature saccagée (Le Pays dévasté), humains exilés, contraints de trouver refuge dans des zones de silence radio (Quiet Zone), paysage désolé, ruines sinistres et inquiétantes d’une ancienne station radar (Cobra Mist). Enfin, une Gotham City lugubre disparaît dans un ultime cataclysme (Black Rain White Scars) qui n’est pas sans rappeler La Tempête de William Shakespeare dont s’inspira Aldous Huxley pour le titre de son roman Brave New World (Le Meilleur des Mondes).
Il s’agit pourtant de la réalité de notre monde contemporain dans lequel l’espèce humaine semble créer les conditions de sa propre disparition.


Fern Silva, Wayward Fronds, 2014, 13’15
Emmanuel Lefrant, Le Pays dévasté, 2015, 11’30
David Bryant & Karl Lemieux, Quiet Zone, 2014, 14’
Emily Richardson, Cobra Mist, 2008, 7’
Lukas Marxt, Black Rain White Scars, 2014, 9’
 
Jacques Perconte, Ettrick, 2015. © Jacques Perconte - dist. Light Cone
Jacques Perconte, Ettrick, 2015. © Jacques Perconte - dist. Light Cone
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« Le chemin que nous prenons mène au cœur de la forêt d’Ettrick. C’est une plongée dans une terre textile que nous entreprenons. Une terre où l’homme, la machine et la nature entretiennent une relation complexe qui dessine leur avenir. En glissant par la poésie entre la brutalité de la matière et le sublime du paysage, nous portons ce regard attentif qui incarne la stabilité de notre désir de vivre profondément en paix.
Spectateurs trop conscients d’une impuissance de nos mouvements, nous savons que la nature, elle, trouvera son chemin. »
Richard Aschrowan, Alchemy film festival Catalogue 2015


Jacques Perconte, Ettrick, 2015, 57’
Marie Menken, Andy Warhol, 1965. © Marie Menken - dist. Light Cone
Marie Menken, Andy Warhol, 1965. © Marie Menken - dist. Light Cone
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Le 22 février 1987, Andy Warhol mourait à 58 ans des suites d’une banale opération de la vésicule biliaire. Trente ans après sa mort, Warhol reste une superstar des ventes et des fréquentations d’exposition et sa notoriété va bien au-delà du monde de l’art.
Ce programme lui rend hommage avec trois films réalisés par des cinéastes qui l’ont bien connu dans le New York des années 60 et plus tard. Andy Warhol de Marie Menken nous plonge dans l’univers de la Factory où l’artiste, assisté par Gérard Malanga, est au travail sur ses œuvres en cours : boîtes de Brillo, sérigraphies de fleurs et portraits de Jackie sont produits en continu. Les deux films suivants sont de Jonas Mekas : Award Presentation to Andy Warhol et Scenes from the life of Andy Warhol, tranches de vies saisies de 1965 à 1982 où l’on croise également des personnalités comme Allen Ginsberg, Yoko Ono, John Lennon, Barbara Rubin, Caroline Kennedy ...

Marie Menken, Andy Warhol, 1965, 22’
Jonas Mekas, Award Presentation to Andy Warhol, 1964, 12’
Jonas Mekas, Scenes from the life of Andy Warhol, 1963-1990, 37’

 
Esther Urlus, Rode Molen, 2014. dist. Light Cone
Esther Urlus, Rode Molen, 2014. dist. Light Cone

Prodigieuse mécanique, le Cinématographe est l'invention décisive qui fait aboutir de multiples recherches antérieures sur l'analyse et la restitution du mouvement. C'est ce que nous rappellent Guido Seeber avec son énergique Kipho et Bill Morrison avec Footprints, poétique évocation du cinéma des origines.
Au début du XXe siècle, le mouvement des machines intègre la chorégraphie du monde moderne et inspire les cinéastes d'avant-garde comme Eugène Deslaw. Un siècle plus tard, les promesses d'un monde meilleur ne sont plus qu'un lointain souvenir et les silhouettes des puits de pétrole de l'Alberta (Oil Wells : Sturgeon road & 97th street) accomplissent une sinistre pantomine.
Devant l'objectif de la caméra, les mécaniques rotatives -moulins, manège- sont autant de motifs d'expérimentations filmiques pour Chris Welsby, Esther Urlus et Rose Lowder.

Programme :
Guido Seeber, Kipho, 1925, 6'
Bill Morrison, Footprints, 1992,6'
Eugène Deslaw, La Marche des machines, 1928, 9'
Christina Battle, Oil Wells : Sturgeon road & 97th street, 2002, 3'
Chris Welsby, Windmill 2, 1972, 8'
Esther Urlus, Rode molen, 2013, 5'
Rose Lowder, Couleurs mécaniques, 1979, 16
Maurice Lemaître, Le Film est déjà commencé ?, 1951. dist. Light Cone
Maurice Lemaître, Le Film est déjà commencé ?, 1951. dist. Light Cone

Maurice Lemaître est né à Paris le 23 avril 1926 et, hormis une rétrospective à Berlin au printemps 2016, son 90e anniversaire n'a pas été célébré comme il se doit pour ce créateur "enragé".
C'est en 1949 qu'il rejoint le groupe lettriste constitué autour d'Isidore Isou dans l'immédiat après-guerre, au sein duquel il développe une production plastique, filmique et littéraire de grande envergure dont son oeuvre au cinéma (172 films) forme un ensemble essentiel.
En  1951, Maurice Lemaître réalise son premier film, Le Film est déjà commencé ? C'est la première tentative de destruction du cadre normal de la représentation cinématographique dont chaque élément est bouleversé : image, son, écran, salle, spectateurs... C'est l'avènement du syncinéma : il ne s'agit plus d'une simple projection de film, mais d'une séance de cinéma devenue oeuvre d'art dans son ensemble.

Programme :
Maurice Lemaitre, Le Film est déjà commencé ?, 1951, 62'
Marie Voignier, Tourisme International, 2014. dist. Bonjour Cinéma
Marie Voignier, Tourisme International, 2014. dist. Bonjour Cinéma

Comment une dictature se présente à ses touristes ? Quel récit, quels acteurs, quelle mise en scène mobilise-t-elle ?
Tourisme International a été tourné comme la captation d'un spectacle à l'échelle d'un pays, la Corée du Nord. Musées, ateliers de peinture, studios de cinéma ou usine chimique nous sont présentés par des guides nord-coréens dont on n'entendra jamais les voix. Car le film a été entièrement re-sonorisé au montage pour créer de toute pièce un univers sonore déconnecté des discours officiels : tous les sons ont été réenregistrés pour restituer l'épaisseur des espaces, le frémissement des touristes, les gestes des guides, à l'exception des voix. Les guides parlent mais on ne les entendra jamais: ce mutisme des discours donne à voir la contrainte du régime sur les espaces et les corps.

Programme :
Marie Voignier, Tourisme International, 2014, 48'

En présence de l'artiste.
Dans le cadre du Mois du film documentaire en partenariat avec Lire au Havre, la bibliothèque et le service culturel de l'université du Havre, le festival Du Grain à Démoudre, l'association Cannibale Peluche et le Pôle Image Haute-Normandie.
Rose Lowder. © DR
Rose Lowder. © DR

"Un moment est un espace de temps limité, mais très particulier, car il repose sur les faits qui le caractérisent singulièrement. Il n'y a peut-être rien de mieux que d'essayer de filmer un moment donné pour se rendre compte de la grande difficulté de transmettre celui-ci sur un écran.

Globalement les films de ce soir ont été composés dans la caméra pendant le tournage pour créer des instants visuels à partir d'une succession d'images apparaissant simultanément sur l'écran. Quant aux lieux filmés, étant donné que l'état des éléments naturels du monde se dégrade jusqu'à un degré alarmant, il me semble important d'attirer l'attention sur notre environnement, en espérant que le rôle de l'art soit de rendre sensible aux difficultés essentielles."
Rose Lowder

Programme :
Champ provençal, 1979, 9'
Quiproquo, 1992, 13'
Bouquets 1-10, 1994-95, 11'33
Voiliers et coquelicots, 2001, 3'28
Beijing 1998, 1988-2011, 12'17
Sous le soleil, 2011, 3'28
Sources, 2012, 5'22
foryannfromrose - hair removed, 2014, 1'04

Tous les films sont projetés en 16 mm. En présence de l'artiste.
 
Jean-Gabriel Coignet(1951 – France) Ana 2.108.1210.F.D.D 2001 - Acier métallisé, peinture polyuréthane Don de Florence et Daniel Guerlain Coll. Département du Morbihan. © JG Coignet Photo CG56
Jean-Gabriel Coignet(1951 – France) Ana 2.108.1210.F.D.D 2001 - Acier métallisé, peinture polyuréthane Don de Florence et Daniel Guerlain Coll. Département du Morbihan. © JG Coignet Photo CG56

Quand la nature expose et s’expose : les exemples des parcs de Chaumont-sur-Loire et Kerguéhennec
Par Barbara Musetti, docteur en histoire de l’art, enseignante à l’Ecole du Louvre

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