CINÉMA

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. © Light cone
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Amputée de la presque totalité de ses séances, la saison MuMaBoX 2020-2021 aura subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Mais nous ne pouvions pas en rester là ! Le MuMa vous propose donc, sous la forme d’un mini-festival, 5 des 7 séances annulées, pour enfin en profiter !

Divine Horsemen, The Living Gods of Haïti
Le film montre les rites de trois cultes haïtiens : Rada, Petro et Congo, dont l’origine est africaine. Ces rites mettent en scène des sacrifices (poulets, chèvres) et des transes.
Dans la préface de Divine Horsemen, Maya Deren écrit : « Cette disposition des objets liée à mon projet haïtien initial est, pour moi, le tribut le plus éloquent de l’irréfutable réalité et de l’impact de la mythologie Vaudou. J’avais entamé ce projet comme une artiste ; comme quelqu’un qui transformerait les éléments d’une réalité en une oeuvre d’art en regard de mon intégrité créatrice, et je termine par l’enregistrement le plus humble et le plus précis que je puisse faire d’une logique, d’une réalité qui m’a forcée à reconnaître son intégrité et m’a fait abandonner mes manipulations. »
 
Programme :
Maya Deren, Divine Horsemen, 1951-1977, 55’00
. © Peter Miller / Light Cone
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Amputée de la presque totalité de ses séances, la saison MuMaBoX 2020-2021 aura subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Mais nous ne pouvions pas en rester là ! Le MuMa vous propose donc, sous la forme d’un mini-festival, 5 des 7 séances annulées, pour enfin en profiter !

Le Soleil dans les yeux
Dans un mouvement en contrepoint à NOCTURAMA, nous sortirons de la nuit électrique pour observer la course de l’astre solaire. De l’aube magique du solstice d’été saisie sur le site de Glastonbury Tor, haut lieu de la mythologie celtique, au crépuscule industriel, cliché du sunset, immortalisé par des millions de touristes et véhiculé par les réseaux sociaux, le Soleil imposera sa lumière sur l’écran de projection.
 
Programme :
Fergus Carmichael, A thin place, 2020, 12’00
Holly Fisher, Glass shadows, 1976, 13' 22
Jérôme Cognet, Le soleil tout entier ne se trouve nulle part, 2020, 12' 36
LIA, Three suns, 2012, 7' 50
Semiconductor, Brilliant Noise, 2006, 5’56
Peter Miller, Set, 2016, 10' 00
. © Arianne Olthaar
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Amputée de la presque totalité de ses séances, la saison MuMaBoX 2020-2021 aura subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Mais nous ne pouvions pas en rester là ! Le MuMa vous propose donc, sous la forme d’un mini-festival, 5 des 7 séances annulées, pour enfin en profiter !

Nocturama
En écho à l’exposition Nuits électriques s’étant tenue au MuMa du 3 juillet au 1er novembre 2020
 
Des Nuits électriques de Berlin, Londres et Prague, filmées en 1928 par Eugène Deslaw à l’aube glauque des sinistres banlieues saisies par Thomas Köner, Nocturama se déroule comme autant de visions de la nuit urbaine.
Usines de la zone industrielle de Montréal, train suspendu – celui d’Alice dans les Villes, enseignes lumineuses de Tokyo ou de San Francisco, rues désertes de l’East End londonien participent à ce spectacle nocturne où les lumières électriques recomposent l’espace urbain : la ville se métamorphose, se faisant tour à tour stimulante, inquiétante, inspirante.
 
Programme :
Emilie Serri, À l’est des vents, 2009, 6’06
Richard Tuohy, Ginza strip, 2014, 9’00
Paul Clipson, Chorus, 2009, 7’00
Eugène Deslaw, Nuits électriques, 1928, 13’00
Arianne Olthaar, Schwebebahn, 2016, 3’38
Théodora Barat, Or anything at all except the dark pavement, 2011, 5’00
Emily Richardson, Nocturne, 2002, 5’00
Thomas Köner, Suburbs of the void, 2004, 13’00
. © Arianne Olthaar
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En écho à l’exposition Nuits électriques qui s'est tenu cet été au MuMa.

Des Nuits électriques de Berlin, Londres et Prague, filmées en 1928 par Eugène Deslaw à l’aube glauque des sinistres banlieues saisies par Thomas Köner, Nocturama se déroule comme autant de visions de la nuit urbaine.
Usines de la zone industrielle de Montréal, train suspendu – celui d’Alice dans les Villes, enseignes lumineuses de Tokyo ou de San Francisco, rues désertes de l’East End londonien participent à ce spectacle nocturne où les lumières électriques recomposent l’espace urbain : la ville se métamorphose, se faisant tour à tour stimulante, inquiétante, inspirante.

Programme :
Emilie Serri, À l’est des vents, 2009, 6’06
Richard Tuohy, Ginza strip, 2014, 9’00
Paul Clipson, Chorus, 2009, 7’00
Eugène Deslaw, Nuits électriques, 1928, 13’00
Arianne Olthaar, Schwebebahn, 2016, 3’38
Théodora Barat, Or anything at all except the dark pavement, 2011, 5’00
Emily Richardson, Nocturne, 2002, 5’00
Thomas Köner, Suburbs of the void, 2004, 13’00
 
Une fois par mois, d’octobre à mai, le MuMa invite le public à explorer le vaste territoire de l’image en mouvement* avec MuMaBoX.
Ce rendez-vous régulier propose de porter un regard sur des oeuvres dont la richesse et la diversité ouvrent des horizons nouveaux : dans une logique de décloisonnement des genres et des supports, pionniers et jeunes artistes de toutes provenances se côtoient dans cet espace de diffusion ouvert à tous.
Au fil des années, la programmation s’est nourrie d’événements réguliers : la saison ouvre avec la rencontre d’un artiste et se clôt avec celle d’un chercheur. Entre les deux, se succèdent projections consacrées au film documentaire, séances thématiques ou monographiques qui peuvent faire écho aux expositions du musée.

Pour cette 11e saison, le partenariat avec l’ESADHaR se poursuit. Il permet d’intégrer le cycle de projections dans le cursus des étudiants qui peuvent ainsi valoriser leur expérience de MuMaBoX, dispositif exceptionnel pour un musée de province.
* cinéma de recherche, expérimental, art vidéo, animation, documentaire…

Programmation : Christophe Guérin
Pour recevoir la lettre d’information électronique : mumabox@laposte.net
. © Christophe Guérin
. © Christophe Guérin
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10 ans. 10 ans déjà que MuMaBoX nous régale d’images en tout genre. Pour le plaisir, oui. Mais pas uniquement. 
À bien y regarder de près, le programme s’est imposé, saison après saison, comme le cœur d’une réflexion aux multiples facettes. Il s’est agi de faire découvrir, posant des jalons historiques et conceptuels, la diversité de « l’image en mouvement ». Il s’est agi de donner corps, proposant des projections de tous ordres, à la matérialité et à la technicité de ce champ. Il s’est agi enfin de donner la parole – donner la parole à des artistes de tous horizons à travers leurs films, donner la parole à des réalisateurs à propos de leur travail, donner la parole, aussi, aux spectateurs de MuMaBoX, pour soulever des interrogations, exprimer un étonnement, proposer un point de vue… 
Pour le MuMa, ces cycles de projection sont devenus l’un des pivots essentiels de son ouverture aux publics et aux créateurs.
Alors, pas peu fier de ce programme – car il faut dire aussi son caractère unique : qui peut s’enorgueillir en France aujourd’hui de proposer des projections de films rares dans leur format d’origine et gratuitement, excepté dans certaines salles parisiennes ? – et pour marquer le début de cette 11e saison, nous vous proposons une sélection très (très) subjective de films ayant jalonnés ces dix années. Un point, non pas final, mais virgule, posé là pour tout à la fois clore un chapitre de l’histoire de MuMaBoX et en entamer un autre, que nous espérons aussi réjouissant, ouvert, exigeant, curieux et généreux… que le premier.
 
Une fois par mois, d’octobre à mai, le MuMa invite le public à explorer le vaste territoire de l’image en mouvement* avec MuMaBoX.
Ce rendez-vous régulier propose de porter un regard sur des oeuvres dont la richesse et la diversité ouvrent des horizons nouveaux : dans une logique de décloisonnement des genres et des supports, pionniers et jeunes artistes de toutes provenances se côtoient dans cet espace de diffusion ouvert à tous.
Au fil des années, la programmation s’est nourrie d’événements réguliers : la saison ouvre avec la rencontre d’un artiste et se clôt avec celle d’un chercheur. Entre les deux, se succèdent projections consacrées au film documentaire, séances thématiques ou monographiques qui peuvent faire écho aux expositions du musée.

Pour cette 11e saison, le partenariat avec l’ESADHaR se poursuit. Il permet d’intégrer le cycle de projections dans le cursus des étudiants qui peuvent ainsi valoriser leur expérience de MuMaBoX, dispositif exceptionnel pour un musée de province.
* cinéma de recherche, expérimental, art vidéo, animation, documentaire…

Programmation : Christophe Guérin
Pour recevoir la lettre d’information électronique : mumabox@laposte.net
Projection MuMaBoX
Projection MuMaBoX
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10 ans. 10 ans déjà que MuMaBoX nous régale d’images en tout genre. Pour le plaisir, oui. Mais pas uniquement. A bien y regarder de près, le programme s’est imposé, saison après saison, comme le cœur d’une réflexion aux multiples facettes. Il s’est agi de faire découvrir, en posant des jalons historiques et conceptuels, la diversité de « l’image en mouvement ». Il s’est agi de donner corps, en proposant des projections de tous ordres, à la matérialité et à la technicité de ce champ. Il s’est agi enfin de donner la parole : donner la parole à des artistes de tous horizons à travers leurs films, donner la parole à des réalisateurs à propos de leur travail, donner la parole, aussi, aux spectateurs de MuMaBoX, pour soulever des interrogations, exprimer un étonnement, proposer un point de vue… Pour le MuMa, ces cycles de projection sont devenus l’un des pivots essentiels de son ouverture aux publics et aux créateurs.
Alors, pas peu fiers de ce programme – car il faut dire aussi son caractère unique : qui peut s’enorgueillir en France aujourd’hui de proposer des projections de films rares dans leur format d’origine et gratuitement, excepté dans certaines salles parisiennes ? – et pour marquer la fin de cette dixième saison, nous vous proposons donc une sélection très (très) subjective de films ayant jalonné ces dix années. Un point, non pas final, mais virgule, posé là pour, tout à la fois, clore un chapitre de l’histoire de MuMaBoX et en entamer un autre, que nous espérons aussi réjouissant, ouvert, exigeant, curieux et généreux… que le premier.

Programme détaillé à venir
 
10e SAISON DE MUMABOX !
 
Une fois par mois, d’octobre à mai, le MuMa invite le public à explorer le vaste territoire de l’image en mouvement* avec MuMaBoX. Ce rendez-vous régulier propose de porter un regard sur des œuvres dont la richesse et la diversité ouvrent des horizons nouveaux : dans une logique de décloisonnement des genres et des supports, pionniers et jeunes artistes de toutes provenances se côtoient dans cet espace de diffusion ouvert à tous.

* cinéma de recherche, expérimental, art vidéo, animation, documentaire…
 
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
Au fil des années, la programmation s’est nourrie d’événements réguliers : la saison ouvre avec la rencontre d’un artiste et se clôt avec celle d’un chercheur. Entre les deux, se succèdent projections consacrées au film documentaire, séances thématiques ou monographiques qui peuvent faire écho aux expositions du musée.

Pour cette 10e saison, le partenariat avec l’ESADHaR se poursuit. Il permet d’intégrer le cycle de projections dans le cursus des étudiants qui peuvent ainsi valoriser leur expérience de MuMaBoX, dispositif exceptionnel pour un musée de province.
Programmation : Christophe Guérin
. © A & C Cantrill / Arsenal Berlin
. © A & C Cantrill / Arsenal Berlin
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Amputée de la presque totalité de ses séances, la saison MuMaBoX 2020-2021 aura subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire.

Mais nous ne pouvions pas en rester là !

Le MuMa vous propose donc, sous la forme d’un mini-festival, 5 des 7 séances annulées, pour enfin en profiter !
 
Au programme :

▪ Mercredi 8 septembre
17h : Nocturama
18h30 : Le soleil dans les yeux
 
▪ Jeudi 9 septembre
17h : Divine Horsemen, The Living Gods of Haïti
18h30 : Ciguri 98 – La Danse du peyotl
 
▪ Vendredi 10 septembre
18h : Couleurs australes (Escale australienne)
Grass
Grass
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Ciné-concert avec David Chiesa
en prologue au Festival PiedNu

 
Film mythique réalisé par les réalisateurs du fameux King-Kong (1930), Grass suit les Bakhtiari, peuple d'éleveurs nomades qui chaque année, s'en vont migrer vers les pâturages plus verts de la Perse. 200 000 têtes - hommes, femmes, enfants et animaux confondus - marchent sans relâche pendant des semaines, gravissent pieds nus, des montagnes enneigées à 4500 mètres, traversent à la nage des rivières en crue... Des images époustouflantes.
 
Avec David Chiesa à la contrebasse
Depuis 20 ans, David Chiesa trimballe sa contrebasse à travers le monde : de l'Egypte au Japon, de la Russie au Sénégal. Improvisateur hors pair, il met régulièrement sa musique à l'écoute de la danse ou du cinéma avec le souci permanent de vivre et faire vivre une expérience à fleur de peau.

Programme :
Grass, a nation's battle for life
Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack (1926 - Etats-Unis – 62 min.)
 
10e SAISON DE MUMABOX !
 
Une fois par mois, d’octobre à mai, le MuMa invite le public à explorer le vaste territoire de l’image en mouvement* avec MuMaBoX. Ce rendez-vous régulier propose de porter un regard sur des œuvres dont la richesse et la diversité ouvrent des horizons nouveaux : dans une logique de décloisonnement des genres et des supports, pionniers et jeunes artistes de toutes provenances se côtoient dans cet espace de diffusion ouvert à tous.

* cinéma de recherche, expérimental, art vidéo, animation, documentaire…
 
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
Au fil des années, la programmation s’est nourrie d’événements réguliers : la saison ouvre avec la rencontre d’un artiste et se clôt avec celle d’un chercheur. Entre les deux, se succèdent projections consacrées au film documentaire, séances thématiques ou monographiques qui peuvent faire écho aux expositions du musée.

Pour cette 10e saison, le partenariat avec l’ESADHaR se poursuit. Il permet d’intégrer le cycle de projections dans le cursus des étudiants qui peuvent ainsi valoriser leur expérience de MuMaBoX, dispositif exceptionnel pour un musée de province.
Programmation : Christophe Guérin
© Fabrice Bertran
© Fabrice Bertran
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Dans le prolongement de L'Artiste comme modèle, ce programme développe quelques variations sur Le film de soi où le cinéaste, à la fois sujet filmant et objet filmé, génère sa propre image. Dans la diversité des intentions et des dispositifs - du simple autoportrait à l'action performative, une constante : l'économie de moyens et l'attitude DIY*, caractéristiques du cinéma expérimental, qui se fait souvent seul.
Et l'image de l'artiste par lui-même révèlera bien peu de sa nature tant elle est dissimulée, brouillée, fragmentée par les multiples opérations qui rendront impossible tout face à face avec le spectateur.

*Do It Yourself (Fais-le toi-même)

Programme :
Chris Kennedy, Tape Film, 2007, 5mn
Gary Beydler, Glass Face, 1975, 3mn et Ojos, los, 1974, 1mn30
Jun'ichi Okuyama, La face et le dos en même temps, 1990, 6mn
Olivier Fouchard, N°5, 1998, 3mn10
Patrice Kirchhofer, Chromacité II, 1978, 7mn
Paolo Gioli, SECONDO IL MIO OCCHIO DI VETRO, 1972, 10mn09
Anja Czioska, Me shower, San Francisco Filmscribbles, 1994, 3mn
Fabrice Bertran, THE NIGHT BEFORE YESTERDAY, 1994, 2mn
Christophe Guérin, Vestiges, 2009, 3mn08
Pierrick Sorin, Pierrick et Jean-Loup, 1994, 10mn
 
10e SAISON DE MUMABOX !
 
Une fois par mois, d’octobre à mai, le MuMa invite le public à explorer le vaste territoire de l’image en mouvement* avec MuMaBoX. Ce rendez-vous régulier propose de porter un regard sur des œuvres dont la richesse et la diversité ouvrent des horizons nouveaux : dans une logique de décloisonnement des genres et des supports, pionniers et jeunes artistes de toutes provenances se côtoient dans cet espace de diffusion ouvert à tous.

* cinéma de recherche, expérimental, art vidéo, animation, documentaire…
 
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
MuMaBoX. © Photo : Vincent Sorrel © Design : Octopus/Benoît Eliot
Au fil des années, la programmation s’est nourrie d’événements réguliers : la saison ouvre avec la rencontre d’un artiste et se clôt avec celle d’un chercheur. Entre les deux, se succèdent projections consacrées au film documentaire, séances thématiques ou monographiques qui peuvent faire écho aux expositions du musée.

Pour cette 10e saison, le partenariat avec l’ESADHaR se poursuit. Il permet d’intégrer le cycle de projections dans le cursus des étudiants qui peuvent ainsi valoriser leur expérience de MuMaBoX, dispositif exceptionnel pour un musée de province.
Programmation : Christophe Guérin
Affiche du film Trafic de Jacques Tati (1971). © Droits réservés
Affiche du film Trafic de Jacques Tati (1971). © Droits réservés

Autour de l’exposition Reynold Arnould, et avec le concours et la participation de Gwenaële Rot et François Vatin, spécialistes du peintre, le MuMa vous propose un ensemble de trois événements qui viendront donner un aperçu de l’œuvre d’Arnould et du contexte dans lequel sa peinture trouve sa plus juste expression : la modernité de l’après-seconde guerre mondiale.

Le premier événement proposé par Le MuMa et le Studio sera une projection du film de Jacques Tati, Trafic. Grâce à l’éclairage de François Vatin et Gwenaële Rot vous découvrirez comment le film de Tati fait écho à la peinture d'Arnould dans un dialogue riche d’enseignement sur les années dites des « Trente glorieuses ».
 
« A propos de Trafic (1971) :
Reynold Arnould et Jacques Tati. Regards croisés sur les « Trente Glorieuses ».
 
Trafic, tourné entre 1969 et 1971 et sorti en 1971, est le cinquième et dernier long métrage de Jacques Tati, si l’on excepte Parade, tourné en 1973 pour la télévision suédoise. Il achève un cycle, commencé dans l’immédiat après-guerre avec Jour de Fête, que l’on peut considérer comme une véritable histoire filmée des Trente Glorieuses. M. Hulot, l’incarnation cinématographique de Tati, se retrouve successivement facteur adepte des méthodes « américaines » (Jour de Fête, 1949), vacancier des « congés payés » (Les vacances de M. Hulot, 1953), ouvrier-catastrophe d’une usine de plastique (Mon oncle, 1958), passant désorienté du nouvel urbanisme de béton et de verre (Play-Time, 1967) et, finalement, ingénieur-bricoleur de l’automobile dans Trafic. Celui-ci est chargé d’amener de son atelier de la région parisienne au salon de l’automobile d’Amsterdam, un camping-car, truffé des inventions loufoques de son invention. Mais, comme toujours chez Tati, la technique défaille, l’autoroute est semée d’embûches qui troublent la fluidité apparente de la circulation, la modernité rationnelle se dissout dans l’absurdité existentielle d’où surnage la poésie et l’humanité, toujours triomphantes.   
Cette même France des Trente Glorieuses accompagne l’œuvre du peintre Reynold Arnould. Celui-ci avait découvert l’Amérique en 1946 et avait vécu trois ans, de 1949 à 1952, à Waco au Texas où il enseignait les beaux-arts à l’université Baylor. Cette découverte de l’Amérique au sortir des restrictions de la guerre l’avait profondément marqué. Elle le conduit à consacrer en 1955 au Musée des Arts décoratifs à Paris une grande exposition consacrée à l’automobile. Il y présente une série de portraits de voitures aux allures anthropomorphes ou zoomorphes, décrivant un « bestiaire de la puissance » selon la formule employée par Roland Barthes cette même année à l’occasion de sa description du salon de l’automobile parisien pour sa série de Mythologiques. Comme Tati, Arnould regarde avec une ironie dénuée d’acidité ces objets mécaniques qui envahissent l’imaginaire de l’homme moderne. Comme Tati, il montre dans ses « totems », empilements de véhicules immobilisés dans les embouteillages, que l’espérance de libre mobilité portée par la voiture conduit inexorablement à l’engorgement.
Arnould, comme Tati, est un observateur du monde moderne qui se cherche. Chez Tati, on pourrait parfois croire à un propos dichotomique, à une inexorable destruction d’une France traditionnelle porteuse de poésie et de lien social au profit d’une rationalité moderne désincarnée. A y regarder de plus près, on voit que c’est plus complexe, car, la poésie ressurgit toujours en dépit de la rationalité recherchée : « Je ne suis pas si retardataire. Après tout, la Défense, c’est moi qui l’ai construite avant tout le monde ... Je me doutais bien un peu de ce qu’ils allaient nous faire, hein ? » déclarait-il en 1981 aux étudiants de cinéma de Jean-André Fieschi. Arnould est moins traditionnaliste. Né en 1919, douze ans après Tati, il fait partie d’une génération arrivée à l’âge adulte avec la guerre et les privations. Il reconnaît pleinement la vertu de la modernisation, mais il veut montrer que la poésie ne saurait en être absente. Sa seconde grande exposition au musée des Arts décoratifs, Forces et rythmes de l’industrie, en 1959, entend témoigner de la beauté plastique de l’industrie moderne. Il ne s’agit pas d’en faire l’apologie mais d’inviter à la regarder autrement afin de réconcilier l’homme moderne avec sa culture. Son projet n’est en ce sens pas si différent de celui de Tati.
On ne dispose pas de trace, pour le moment, de liens directs entre Arnould et Tati. Ont-ils eu l’occasion de voir leurs œuvres respectives ? C’est vraisemblable, tout au moins pour Arnould, amateur de cinéma depuis son enfance.  Qu’en ont-ils pensé ? Nous n’en savons rien. Un homme, pourtant, fait le trait d’union entre eux : Jacques Lagrange (1917-1995). Ce peintre, qui avait participé à la décoration du pavillon de l’électricité pour l’exposition universelle de 1937 auprès de Raoul Dufy, est, comme Arnould, attaché à la Galerie de France et soutenu par les mêmes critiques (Bernard Dorival, Jean-Louis Ferrier, Jean Lescure). En 1961, il est nommé par André Malraux en compagnie de Reynold Arnould au jury des Prix de Rome. Or Lagrange, qui avait rencontré Tati en 1945, est aussi, le coscénariste de tous ses films depuis Les vacances de M. Hulot. Peinture et cinéma n’ont cessé d’échanger au cours du XXe siècle. Le Musée-Maison de la Culture du Havre tel que l’avait pensé Reynold Arnould était un lieu pour ces échanges. L’exposition consacrée à ce peintre au MuMa musée d'art moderne André Malraux est l’occasion de reprendre ce dialogue. » Gwenaële Rot et François Vatin
 
En partenariat avec Le Studio :  www.cinema-le-studio.fr

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