Guilloux, Lever de lune, vieille route de Treduder

Cette première œuvre de Charles Guilloux à entrer dans les collections du MuMa a été généreusement donnée par Vincent Foucart, à l’occasion de l’exposition Nuits électriques. Ce nocturne campagnard avec son éclairage naturel répondait ainsi aux nocturnes urbains progressivement dotés d’éclairage artificiel présentés dans l’exposition.
Charles GUILLOUX (1866-1946), Lever de lune, vieille route de Treduder, 1898, huile sur papier marouflé sur panneau, 32,5 x 43 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don Vincent Foucart, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Charles GUILLOUX (1866-1946), Lever de lune, vieille route de Treduder, 1898, huile sur papier marouflé sur panneau, 32,5 x 43 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don Vincent Foucart, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Charles Victor Guilloux (1866-1946) est de ces peintres qui ont connu une telle traversée du désert qu’il n’est véritablement redécouvert qu’à la faveur de l’acquisition de deux de ses œuvres par le musée d’Orsay en 2007. On ne saurait alors s’étonner qu’il ne figure dans le Bénezit que depuis l’édition de 1999. Artiste autodidacte, Guilloux travaille comme employé de la bibliothèque nationale. Dès 1891, ses œuvres sont pourtant remarquées aux expositions de la Société des artistes indépendants grâce au critique Roger Marx. Guilloux est rapidement associé aux symbolistes avec lesquels il participe, à partir de 1892 à la galerie Le Barc de Boutteville, rue Le Peletier à Paris, à toutes les Expositions des Peintres Impressionnistes et Symbolistes. Cette galerie lui consacre même, à deux reprises (en 1896 et 1898), une exposition monographique. Il participe par ailleurs au Salon de la Société nationale des beaux-arts en 1905.

Tout au long de sa carrière, Guilloux se consacre exclusivement au paysage, cherchant à transcrire les émotions qui s’en dégagent. Il puise dans la nature le thème de ses rêveries. La présence humaine y est rare. Il privilégie les heures du soir, crépuscule, ou lever de lune, propices aux effets de lumière. Ce paysage breton est construit autour de quelques éléments simples qui structurent sa composition : un chemin de terre, des coteaux plantés d’arbustes, une toiture flanquée de sa cheminée. La scène est baignée de la lumière dorée de l’astre lunaire.

Guilloux vient à plusieurs reprises à Treduder. Le Clocher de Tréduder et Matin au Roscoat, du nom du manoir situé dans cette commune des Côtes d’Armor, constituaient déjà les numéros 70 et 71 de son exposition monographique de 1896 chez Le Barc de Boutteville. S’éloignant de la peinture sur le motif, Charles Guilloux tend à cultiver un paysage d’imagination, de décor et de rêve.
EN SAVOIR +

Œuvres acquises en 2020 (7)

Albert MARQUET (1875-1947), Herblay. Automne. Le Remorqueur, 1919, huile sur carton entoilé, 33 x 41 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de la famille Siegfried, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Raoul DUFY (1877-1953), Le Déluge Universel, 1898, aquarelle sur papier journal, 64.3 x 44.5 cm. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux, don Galerie Guillon-Laffaille. © 2020 MuMa Le Havre / Charles Maslard © ADAGP, Paris 2020
Charles LHULLIER dit aussi LHUILLIER (1824-1898), Album de dessins, vers 1859-1867, Crayon, lavis d'encre et d'aquarelle sur papier, 16 x 24 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919), Tête d’enfant et pomme – fragment, huile sur toile, 8 x 8 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de Madame Veuve Robert Boyez, née Masana-Mas, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Charles GUILLOUX (1866-1946), Lever de lune, vieille route de Treduder, 1898, huile sur papier marouflé sur panneau, 32,5 x 43 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don Vincent Foucart, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Raoul DUFY (1877-1953),  Le Clocher de l’église d’Harfleur, vers 1901-1903, huile sur toile, 80 x 68 cm, signé et dédicacé en bas à droite : Raoul Dufy / à Léon Lesieutre. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don d’Emmanuel, Antoine et Jean-Marie Guian en hommage à leurs parents Dominique et Marie-José, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard / ADAGP, Paris 2021
Gaston PRUNIER (1863-1927), Usine près du Havre, vers 1899, crayon noir et aquarelle sur papier, 32,5 x 50,5 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville, 2019. © MuMa Le Havre / Charles Maslard