Scènes de plage
- Eugène BOUDIN (1824-1898), The Beach at Trouville, 1865, oil on canvas, 38 x 62.8 cm. . © Princeton, University Art Museum
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Défouisseurs de vers, 1881-1888, oil on wood, 17.2 x 24.8 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Sur la plage, 1890-1895, oil on wood, 13 x 18 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Lady in White on the Beach at Trouville, 1869, oil on board, 31.4 x 48.6 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Scène de plage à Trouville, ca. 1863, oil on wood, 34.8 x 57.5 cm. . © Washington, National Gallery of Art
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Sur la plage, , 9.1 x 23.8 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), La plage à Villerville, ca. 1864, oil on canvas, 45.7 x 76.3 cm. . © Washington, National Gallery of Art
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Trouville. Scène de plage, 1880-1895, oil on wood, 21.8 x 41.1 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Scène de plage à Trouville, ca. 1862-1863, , 22.5 x 29.1 cm. . © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Collation sur la plage en compagnie du peintre Mettling ou La Conversation, plage de Trouville, 1876, oil on panel, 12.5 x 24.7 cm. . © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Quatre dames en crinolines marchant à Trouville, ca. 1865, watercolour and black pencil on wove paper, 12.1 x 23.8 cm. . © Washington, National Gallery of Art
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Croisic, 1897, oil on canvas, 50.5 x 74.5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
En 1859, au moment d’envoyer à Paris Le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud au fond de la baie de Douarnenez (Finistère), Boudin constate : « le coloris, la lumière laissent à désirer. Il faut arriver à plus de pureté, plus de rayonnement, plus de finesse… » [journal, musée du Louvre].
Peindre des figures en plein air devient alors sa principale préoccupation, comme elle sera bientôt celle des impressionnistes.
Après une tentative d’installation à Paris, Boudin se retire à Trouville, en 1862. Au cours de l’été, il peint ses premières scènes de plages. Au même moment, à Paris, Édouard Manet (1832-1183) peint La Musique aux Tuileries. Manet et Boudin sont alors en contact avec Charles Baudelaire (1821-1867), partisan de la “modernité”. La mode, par essence fugitive, les navires à vapeur, les réverbères sur la jetée, les architectures balnéaires, représentés par Boudin, appartiennent au vocabulaire de cette “modernité”.
Le développement rapide de Deauville, à l’initiative de Charles de Morny (1811-1865), encourage Boudin à exploiter ce qu’il estime être un “filon” et à exposer des scènes de plages au Salon. La haute société parisienne, qui fréquente alors Deauville, boude ces images qu’elle juge triviales. Face à l’incompréhension de ses contemporains, Boudin objecte que la tentative : « n’est pourtant pas neuve puisque les Italiens et les Flamands n’ont pas fait autre chose que de peindre les gens de leur temps » [à Ferdinand Martin, 3 septembre 1868].
Les premières scènes de plages peintes par Boudin sont relativement descriptives. En 1865, il résout la difficulté à laquelle il s’était heurté dans sa peinture du Pardon : rendre le rayonnement et la finesse de la lumière. Pour cela, il traite le sujet de manière beaucoup plus allusive. Il observe que la lumière diffuse du bord de mer réduit l’importance des contours. Dans ses aquarelles, la couleur, traitée en lavis translucides, déborde souvent les formes. Au XXe siècle, Raoul Dufy (1877-1953) systématisera ce principe.
La poésie atmosphérique des scènes de plages de Boudin trouve peu d’amateurs, en dehors du monde des arts et des lettres. Aussi, lorsque, en 1869, un marchand réclame à Boudin des peintures de marines, l’artiste délaisse progressivement les scènes de plages. Il continuera d’en peindre occasionnellement, jusqu’à la fin de ses jours. Ce seront généralement des œuvres intimistes, représentant souvent des amis en visite.
Au milieu des années 1880, Boudin fait construire une modeste maison dans les dunes de Deauville. Il peint la plage abandonnée : « L'élément parisien a tout à fait disparu - une volée d'hirondelles quoi. Tout le monde parti. Cela me touche peu » [à Braquaval, 1er octobre 1889].
Il a relevé un nouveau défi : représenter l’immensité du ciel et son reflet sur la mer, la vaste plage de sable déserte : « nous avons à réaliser une sorte de tour de force, le tableau étant en clair sans ombres ni repoussoirs ». L’espace géographique n’est qu’un prétexte pour peindre un espace purement pictural.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Peindre des figures en plein air devient alors sa principale préoccupation, comme elle sera bientôt celle des impressionnistes.
Après une tentative d’installation à Paris, Boudin se retire à Trouville, en 1862. Au cours de l’été, il peint ses premières scènes de plages. Au même moment, à Paris, Édouard Manet (1832-1183) peint La Musique aux Tuileries. Manet et Boudin sont alors en contact avec Charles Baudelaire (1821-1867), partisan de la “modernité”. La mode, par essence fugitive, les navires à vapeur, les réverbères sur la jetée, les architectures balnéaires, représentés par Boudin, appartiennent au vocabulaire de cette “modernité”.
Le développement rapide de Deauville, à l’initiative de Charles de Morny (1811-1865), encourage Boudin à exploiter ce qu’il estime être un “filon” et à exposer des scènes de plages au Salon. La haute société parisienne, qui fréquente alors Deauville, boude ces images qu’elle juge triviales. Face à l’incompréhension de ses contemporains, Boudin objecte que la tentative : « n’est pourtant pas neuve puisque les Italiens et les Flamands n’ont pas fait autre chose que de peindre les gens de leur temps » [à Ferdinand Martin, 3 septembre 1868].
Les premières scènes de plages peintes par Boudin sont relativement descriptives. En 1865, il résout la difficulté à laquelle il s’était heurté dans sa peinture du Pardon : rendre le rayonnement et la finesse de la lumière. Pour cela, il traite le sujet de manière beaucoup plus allusive. Il observe que la lumière diffuse du bord de mer réduit l’importance des contours. Dans ses aquarelles, la couleur, traitée en lavis translucides, déborde souvent les formes. Au XXe siècle, Raoul Dufy (1877-1953) systématisera ce principe.
La poésie atmosphérique des scènes de plages de Boudin trouve peu d’amateurs, en dehors du monde des arts et des lettres. Aussi, lorsque, en 1869, un marchand réclame à Boudin des peintures de marines, l’artiste délaisse progressivement les scènes de plages. Il continuera d’en peindre occasionnellement, jusqu’à la fin de ses jours. Ce seront généralement des œuvres intimistes, représentant souvent des amis en visite.
Au milieu des années 1880, Boudin fait construire une modeste maison dans les dunes de Deauville. Il peint la plage abandonnée : « L'élément parisien a tout à fait disparu - une volée d'hirondelles quoi. Tout le monde parti. Cela me touche peu » [à Braquaval, 1er octobre 1889].
Il a relevé un nouveau défi : représenter l’immensité du ciel et son reflet sur la mer, la vaste plage de sable déserte : « nous avons à réaliser une sorte de tour de force, le tableau étant en clair sans ombres ni repoussoirs ». L’espace géographique n’est qu’un prétexte pour peindre un espace purement pictural.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Publications
Eugène Boudin, l’atelier de la lumière
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).