Albert Marquet - Biographie

Albert MARQUET (1875-1947), Autoportrait, 1904, huile sur toile, 46 x 38 cm. Mairie de Bordeaux Musée des Beaux-Arts. © Mairie de Bordeaux musée des Beaux-Arts/Frédéric Deval
Albert MARQUET (1875-1947), Autoportrait, 1904, huile sur toile, 46 x 38 cm. Mairie de Bordeaux Musée des Beaux-Arts. © Mairie de Bordeaux musée des Beaux-Arts/Frédéric Deval
D’un milieu modeste, Albert Marquet naît le 26 mars 1875 de Joseph Marquet, employé de chemin de fer d’origine vosgienne et de Marguerite Deyres, originaire du bassin d’Arcachon. Un pied-bot et une mauvaise vue le tenant à l’écart des jeux des autres enfants, il trouve dès l’enfance un refuge dans le dessin et dans la contemplation des bateaux dans le port de Bordeaux. Sa mère, qui le soutient dans sa vocation artistique, vend un terrain pour financer leur installation à Paris. Le jeune Marquet s’inscrit en 1890 à l’École nationale des arts décoratifs où il se lie d’une amitié durable avec Henri Matisse. Les deux apprentis poursuivent leur formation à l’École nationale des beaux-arts dans l’atelier de Gustave Moreau et y rencontrent Charles Camoin.

Dès 1902, il expose à la jeune galerie Berthe Weill avec Flandrin et Matisse notamment, puis au tout nouveau Salon d’Automne en 1903. Il participe au scandale des Fauves en 1905 et est pris, cette même année, sous contrat par Eugène Druet, qui lui achète la totalité de sa production. Dès 1906, la notoriété croissante du peintre contraint la galerie Druet à partager son contrat avec la galerie Bernheim-Jeune. Dès lors, Marquet peut vivre de son art.
 
Albert MARQUET (1875-1947), La Baie d’Alger, ca. 1921, huile sur carton, 33 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert MARQUET (1875-1947), La Baie d’Alger, ca. 1921, huile sur carton, 33 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Il commence à voyager, se limitant d’abord, faute de moyens, à la Normandie qu’il découvre à partir de 1903 avec Henri Manguin, puis sur la Côte d’Azur, avant d’aller à Londres (avec Camoin et Friesz en 1907), en Italie, Allemagne, Pays-Bas… jusqu’en URSS en 1934. C’est sans compter les nombreux séjours en Algérie où il se rend chaque année à partir de 1920, et où il rencontre sa future femme, Marcelle Martinet. Les Marquet s’y installent à partir de septembre 1940 après que le peintre a signé le manifeste des intellectuels contre le nazisme et ne reviennent à Paris qu’à la Libération. Il adhère finalement au Parti Communiste en 1945.
 
Albert MARQUET (1875-1947), Herblay. Automne. Le Remorqueur, 1919, huile sur carton entoilé, 33 x 41 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de la famille Siegfried, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert MARQUET (1875-1947), Herblay. Automne. Le Remorqueur, 1919, huile sur carton entoilé, 33 x 41 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de la famille Siegfried, 2020. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Insensible aux théories comme aux honneurs, il trace sa propre voie, faite de simplification des formes et de synthèse. Il refuse tant la Légion d’Honneur que l’entrée à l’Institut qui lui sont proposées.

Il meurt à Paris le 14 juin 1947 et est inhumé au cimetière de La Frette, au sommet d’un coteau dominant un paysage qu’il n’avait cessé de peindre, la Seine.