DELACROIX, Paysage à Champrosay

Eugène DELACROIX (1798-1863), Paysage à Champrosay, ca. 1849, huile sur toile, 41 x 72,5 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Eugène DELACROIX (1798-1863)
Paysage à Champrosay
ca. 1849
huile sur toile
41 x 72,5 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Image haute définition
Commentaire audioguide
Connu pour ses grandes compositions historiques et son goût pour l'Orient, Eugène Delacroix (1798-1863) a toujours accordé au paysage une place importante. Ses nombreuses études sur papier, ses aquarelles qui ne sont pas sans rappeler celles de l'Anglais Constable, témoignent de son insatiable curiosité pour la nature et ses effets les plus dramatiques. Cependant, il n'a peint que de rares paysages purs, dont on estime le nombre à un peu plus de vingt seulement. Paysage à Champrosay, acquis par le collectionneur havrais Olivier Senn avant 1930, fait partie de ce corpus très restreint.

Eugène Delacroix s'installe à Champrosay, au bord de la forêt de Sénart, en région parisienne, à partir de l'été 1844. Il consigne dans son journal les impressions que lui inspire la nature lors de ses promenades régulières dans la campagne. Il exécute de nombreuses esquisses, retravaillées par la suite dans ses grandes compositions. Mais il peint également des paysages plus ambitieux, qui témoignent de l'importance que prend pour lui, durant ses années de maturité et de vieillesse, l'observation d'une nature désormais regardée pour elle-même.

La proximité de la nature se ressent dans ce Paysage à Champrosay, peint avec une énergie et une sûreté d'exécution impressionnantes. La touche large, ample, révèle une rapidité de réalisation qui n'est pas sans évoquer celle de l'aquarelle. La peinture, légère et fluide, laisse d'ailleurs apparaître par endroits la trame de la toile, comme le blanc du papier dans une œuvre lavée à la couleur ou à l'encre. La couleur est plus ou moins diluée de manière à obtenir toute une gamme d'intensités, et parfois si liquide qu'elle forme des coulures que l'artiste ne cherche pas à reprendre. Le pinceau s'épaissit de-ci de-là, dans l'orangé du soleil, le mauve des nuages, et décline toute une palette de couleurs, des jaunes bruns et bruns rouges du premier plan au vert foncé et au bleu nuit des lointains.

Paysage à Champrosay non seulement fait partie de cette petite série de paysages purs de Delacroix, mais, par ses dimensions et sa maîtrise, constitue l'une de ses œuvres les plus ambitieuses et les plus personnelles.

Œuvres commentées : XIXe siècle (avant l’impressionnisme) (9)

Gustave COURBET (1819-1877), La Vague, 1869, huile sur toile, 71,5 x 116,8 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Eugène DELACROIX (1798-1863), Paysage à Champrosay, ca. 1849, huile sur toile, 41 x 72,5 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Jean-Victor SCHNETZ (1787-1870) ou Théodore GÉRICAULT (1791-1824), La Vieille Italienne, huile sur toile, 62,3 x 50 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Jean-François MILLET (1814-1875), Portrait de Charles-André Langevin, 1845, huile sur toile, 92 x 73 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Jean-Baptiste-Camille COROT (1796-1875), Dunkerque, remparts et porte d'entrée du port, 1873, huile sur toile, 24,8 x 32,7 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Antoine CHINTREUIL (1814-1873), Campagne au printemps ou Verger à Carlepont, 1865, huile sur bois, 25,7 x 40 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Gustave COURBET (1819-1877), Les Bords de la mer à Palavas, ca. 1854, huile sur toile, 60 x 73,5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Stanislas LÉPINE (1835-1892), La Seine avec vue du Panthéon, ca. 1884-1888, huile sur bois, 21,5 x 26,8 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
André DAUCHEZ (1870-1948), Paysage : étude de pins se mirant dans l'eau, huile sur bois, 33 x 41,6 cm (avec cadre). Le Havre, musée d’art moderne André Malraux. © 2020 - MuMa Le Havre - Charles Maslard