COUTURIER, Rome. Via dei Fori Imperiali

Stéphane COUTURIER (1957), Rome. Via dei Fori Imperiali, série « Archéologies urbaines », 2000, photographie, 137 x 186 cm (avec cadre). Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de l'artiste, 2002. © 2020 MuMa Le Havre / Charles Maslard
Stéphane COUTURIER (1957)
Rome. Via dei Fori Imperiali, série « Archéologies urbaines »
2000
photographie
137 x 186 cm (avec cadre)
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de l'artiste, 2002
© 2020 MuMa Le Havre / Charles Maslard
Image haute définition
Depuis les années 1990, la ville moderne est le thème central de l’œuvre photographique de Stéphane Couturier. Avant d’utiliser, à partir de 2005, les techniques numériques qui lui permettent de créer des images hybrides, recomposées à partir de deux clichés, il travaille de manière classique à la chambre photographique, effectuant de grands tirages au Cibachrome.

Rome. Via dei Fori Imperiali appartient à la série Archéologies urbaines dans laquelle l’artiste interroge la ville comme un organisme vivant en constante mutation, où les strates architectoniques successives, imbriquées visuellement les unes avec les autres, donnent à voir la sédimentation qui la compose.

En prenant comme sujet un fragment de l’avenue construite à Rome sous Mussolini pour relier le Colisée à la Piazza Venezia, un axe moderne percé dans la zone des forums impériaux antiques, Stéphane Couturier prend au pied de la lettre la question de l’archéologie urbaine.
Mais, à l’opposé de la vision pré-romantique d’Hubert Robert préférant retenir des ruines du Forum de Trajan, la dimension mélancolique, matière à réflexion sur la fuite du temps, Stéphane Couturier tire du télescopage des éléments de ce paysage urbain, accentué par un cadrage serré excluant le ciel, un jeu visuel fascinant où le regard se perd au milieu d’une infinité de détails mis sur un plan d’égalité. Se jouant des règles de composition de la classique vue de monument, Via dei Fori Imperiali accorde aux trois colonnes du temple de Vénus Genetrix un statut qui ne diffère pas de celui de la grue de chantier dressée sur le Forum de Trajan, ou à la silhouette de la statue de l’empereur sur son piédestal une dimension symbolique différente de celle des passant sur le boulevard.
Le all-over contribue à l’impression de planéité de l’image et lui confère sa densité et sa pleine unité.
Vidéo réalisée en interne durant la fermeture du musée dûe à la crise sanitaire du Covid-19 en 2020-2021.

Œuvres commentées : Photographie (6)

Lucien HERVÉ (1910-2007), La Tour de l'hôtel de ville depuis les ISAI, 1956, photographie argentique – tirage papier, 38 x 39 cm. © MuMa Le Havre / Lucien Hervé
Gabriele BASILICO (1944-2013), Le Havre. L'église Saint-Joseph, 1984, photographie couleur, tirage au gelatino-bromure d’argent, 60 x 50 cm. © MuMa Le Havre / Gabriele Basilico
Véronique ELLENA (1966), Le Havre. Les amoureux de l'hôtel de ville, 2007, photographie couleur contrecollée sur aluminium sous plexiglas. © MuMa Le Havre / Véronique Ellena
Olivier MÉRIEL (1955), Escalier. © MuMa Le Havre / Olivier Mériel
Studio MARLOT & CHOPARD, Black Church # 9, 2007, photographie couleur, tirage type chromogène contrecollé sur aluminium, 160 x 120 cm. © MuMa Le Havre / Studio Marlot & Chopard © Adagp, Paris
Stéphane COUTURIER (1957), Rome. Via dei Fori Imperiali, série « Archéologies urbaines », 2000, photographie, 137 x 186 cm (avec cadre). Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, don de l'artiste, 2002. © 2020 MuMa Le Havre / Charles Maslard