SÉRUSIER, La Colline aux peupliers

Paul SÉRUSIER (1864-1927), La Colline aux peupliers, 1907, huile sur toile, 73,3 x 54,4 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel
Paul SÉRUSIER (1864-1927)
La Colline aux peupliers
1907
huile sur toile
73,3 x 54,4 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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Convaincu que la ligne droite est pure invention humaine, Sérusier s’attache à démontrer, à travers les verticales ondulantes des fûts de peupliers, que la nature procède par courbes. Ainsi compose l’artiste, alternant les motifs géométriques essentiels et les hasards heureux qu’offre la nature, quitte parfois à les provoquer.

La couleur jouit de la même orchestration savante. D’une belle matité qui cherche à atteindre l’harmonie de gris de la peinture ancienne, sa palette est double, selon un principe acquis de longue date dans son travail et régulièrement affirmé par ses tentatives successives d’établissement d’un cercle chromatique. Les couleurs froides de dominantes vertes et chaudes à base d’ocre donnent au tableau son atmosphère générale, celle d’un paysage de fin d’automne. Mais, pleinement conscient de faire œuvre de peintre et non de copier servilement la nature, Sérusier introduit des dissonances destinées à exalter les couleurs. La tache jaune, à la base de la branche morte, n’a d’autre objet que de renforcer la luminosité du tableau.

Dans La Colline aux peupliers, interviennent six couleurs essentielles : ocre, vert, jaune, gris bleu, rose et noir, qui baignent le paysage d’une lumière automnale. Désireux de retrouver l’aspect de la peinture ancienne, Sérusier utilise, pour appliquer ses couleurs, une technique qui rappelle celle des glacis. Après préparation, la toile a été uniformément couverte de la couleur verte dominante. Les différentes couches de couleur sont alors superposées, mais laissent toujours sourdre l’harmonie générale sous-jacente. Ce traitement délicat permet à Sérusier de créer des effets de transparence et de profondeur, qualité que ne permettait pas de développer le synthétisme de la période nabie.

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