Les Cueilleurs d’Histoires

Depuis 2018, le MuMa collabore avec Les Cueilleurs d’Histoires en permettant à différentes personnes de s’approprier les œuvres de ses collections permanentes et de ses expositions temporaires d’une manière qui l’intéresse particulièrement. En effet, le projet A 3 au musée permet d’une part de s’adresser à des publics dits « éloignés » de la culture, en tout cas peu familiers de la visite d’un musée. Et d’autre part, le dispositif leur permet de s’exprimer individuellement et de se construire chacun un parcours, une histoire personnelle avec l’institution. Le projet continue, évolue, se transforme. Et c’est adressé cette année aux jeunes mineurs du centre pénitentiaires de Saint-Aubin-Routot. Retour sur cette expérience.
À 3 au musée, c’est un visiteur ou une visiteuse, une cueilleuse d’histoires et un ou une artiste.
 
Le dispositif invite des personnes, lors d’entretiens individuels, à choisir une œuvre et à en parler. À partir de questions simples : Que vous raconte l’œuvre ? Que s’y passe-t-il ? En quelle saison sommes-nous ? Dans quel état d’esprit seriez-vous ici ? À quel film, musique l’associez-vous ? Quel titre auriez-vous donné à cette œuvre ?...  La discussion s’engage en prenant des détours propres à chaque personne interviewée.
 
Durant l’été dernier, en collaboration avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse, Les Cueilleurs d’Histoires ont réalisé un A 3 au musée auprès de jeunes mineurs incarcérés à la prison de Saint-Aubin-Routot.
Passés les premiers regards sceptiques et amusés des jeunes gens, lors d’une réunion de présentation du projet, chacun a accepté de passer une heure, individuellement, pour se prêter à l’exercice.
Pour l’occasion, le MuMa a mis à disposition 15 visuels d’œuvres présentes dans ses collections. Ces reproductions, accrochées aux murs de la petite « bibliothèque » du quartier des mineurs, sont proposées aux participants qui, comme dans un musée miniature, arpentent la salle et choisissent une œuvre dont ils ont envie de parler.
Certains ont reconnu Le Havre, d’autres le pays d’origine, d’autres encore ont senti la mer, l’espace et toujours... la liberté.
Dans un second temps de l’entretien, une œuvre était « imposée », la même pour tous les participants...
 
De ces entretiens est née une exposition : chaque participant, dont on peut lire les pseudonymes en guise de prénom, dispose de son affiche présentant l’œuvre choisie et transcrivant ses impressions, réactions, réflexions...
Cette exposition est présentée à la Galerne du 21 janvier au 15 février 2020.

Karine Chevallier
EN SAVOIR +
Billet de blog du vendredi 17 janvier 2020

Ajouter un commentaire

   * Champs obligatoires