La restauration du Signal

Placé sans protection sous les vents dominants, Le Signal a subi de plein fouet les intempéries et l'érosion pendant cinquante ans. Sa restauration, qui a duré six mois (octobre 2011 - mars 2012), lui a rendu son aspect d'origine, permettant de lui redonner toute son identité, sa présence comme signe fort dialoguant entre la mer, le port et le musée.
Réalisation : Ingrid Hervieu, Jean-Simon Jouanny, Adeline Leblond-Maro, Tiffany Lemoine — IUT du Havre
La conception de cette grande sculpture de béton armé, longue de 22 mètres pour un poids d’environ 220 tonnes, est le fruit de plusieurs années d’études, de 1955 à 1960. Sa mise en oeuvre constitua un défi technique. Le Signal, bien que creux, est d’une portée assez extraordinaire et repose pour à peine un quart de sa longueur sur son socle.

Le choix du béton armé, tout en permettant de résoudre les problèmes de portance, revêt un intérêt bien particulier dans une ville toute juste reconstruite, sous l’égide de Perret, avec ce matériau des temps modernes. Les photographies anciennes du Signal au moment de son inauguration et sur la maquette du projet montrent une œuvre d’aspect bien différent que celui que nous connaissons actuellement. La surface supérieure de l’œuvre était d’une tonalité blanc rosée, lumineuse, et la pointe d’aluminium qui le termine, brillante.

Depuis cinquante ans, placée sans protection sous les vents dominants subit de plein fouet les intempéries et l’érosion. Sa restauration, qui fait véritablement partie des manifestations du cinquantenaire du Musée, lui rendra son aspect d’origine, permettant de lui redonner toute son identité, sa présence comme signe fort dialoguant entre la mer, le port et le musée.

Le chantier se prolongera pendant 4 mois. Protégé (et dérobé donc aux regards), sous un grand dispositif bâché, le chantier de restauration sera néanmoins visitable. On pourra suivre, dans une salle du musée, l’évolution de la restauration et un espace collaboratif invitera les Havrais à apporter leurs témoignages sur la construction du musée et de la sculpture : photographies, affiches, programmes, souvenirs… et à participer à un grand bal populaire qui sera organisé lors de son dévoilement.

La restauration est réalisée par la société Rénofors, spécialiste de la restauration des bétons (Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille, Théâtre des Champs-Elysées à Paris…)

La restauration de la sculpture monumentale Le Signal, de Henri-Georges Adam a bénéficié du mécénat exceptionnel de :
 
SUEZ Environnement
Renofors
La Fondation du Patrimoine
La Fondation Total


ainsi que de la subvention de La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Haute-Normandie :
 
Ministère de la culture et de la communication

Détail de la restauration du Signal

Cette grande sculpture placée sans protection sous les vents dominants subit de plein fouet les intempéries et l’érosion. Les infiltrations, en partie salines, ont accéléré le vieillissement de la structure : les fers du béton en rouillant ont souillé la surface qui présente en outre un aspect grumeleux. La réintégration dans son état d’origine, permettrait de lui redonner toute son identité, sa présence comme signe fort dialoguant entre la mer, le port et le musée. Le lent vieillissement de sa surface lui a fait perdre une partie de son effet monumental. La plupart des Havrais n’ont pas idée aujourd’hui de l’aspect qu’avait cette sculpture au moment de son inauguration mais qu’elle pourrait retrouver, tandis que nous nous apprêtons à fêter le cinquantenaire de sa construction.

Selon les préconisations de Madame Elisabeth Marie-Victoire du Laboratoire de Recherches des Monuments Historiques, spécialiste de la pathologie des bétons, des analyses poussées sur la constitution du béton de la sculpture, ainsi qu’un profil en chlorure ont été réalisés, afin de d’établir un diagnostic précis sur l’état de l’œuvre et définir un plan de restauration.

Les étapes de restauration seront les suivantes :

Extérieur :
  • Traitement biocide par pulvérisation d’ammonium quaternaire pour éliminer les colonisations biologiques telles que lichens, mousses, algues.
  • Nettoyage des surfaces extérieures par projection de poudre abrasive fine complété d’une élimination à la vapeur des recouvrements biologiques.
  • Dépollution des chlorures. La sculpture sera entièrement recouverte d’une résille en titane sur laquelle reposera une pâte de cellulose continuellement humidifiée, qui selon un procédé électrochimique, capte les chlorures infiltrés dans le béton. Le titane est utilisé pour ses propriétés non corrosives, afin de ne pas tacher les surfaces en béton dans cet environnement toujours humide.
  • Les fissures et épaufrures seront ensuite traitées. Les zones de béton non adhérentes seront d’abord retirées et les armatures dégagées sur toutes leur circonférence, et éventuellement remplacées lorsque les pertes de section sont trop importantes. Le béton sera ensuite restitué par application d’un mortier de réparation à base de liant hydraulique.
  • Application d’une patine à l’aide d’une lasure minérale sur toute la surface afin d’harmoniser les zones restaurées et retrouver la teinte d’origine.
  • Application d’un hydrofuge (type polysiloxane)

Intérieur :
  • Pompage de l’eau stagnante
  • Pontage des fissures de façon à éviter de nouvelles entrées d’eau
  • Mise en place d’un système de ventilation naturelle et d’un dispositif d’évacuation des eaux pluviales.
Billet de blog du mardi 20 novembre 2012

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