Dufy, Dessin pour « Fin de journée au Havre »
En 2012, le MuMa a acquis une toile de Raoul Dufy identifiée peu après comme la première œuvre exposée par l’artiste au Salon des Artistes français, en 1901, sous le titre Fin de journée au Havre. L’année suivante, il achetait l’étude préparatoire peinte pour cette œuvre. En 2016, le musée vient compléter cet ensemble avec l'achat de ce dessin préparatoire qui permet de mieux comprendre le processus d’élaboration de cette œuvre importante.
Exécuté d’un coup de crayon ferme, rapide, appuyé et presque griffonné pour le groupe serré des dockers, le dessin a de toute évidence été fait sur le motif. Le paysage portuaire du bassin Vauban est rapidement esquissé. On reconnaît deux des quatre grues électriques mais représentées en train de décharger, la silhouette d’un bateau à quai, la maison de l’éclusier et à droite la ligne des toits des immeubles du quai Videcocq. Le point de vue est légèrement plus rapproché que dans l’étude peinte et la toile définitive, l’artiste s’étant positionné plus près de la ville, plus à l’ouest.
Dufy a saisi sur le motif une vraie scène. Le groupe des dockers est beaucoup plus compact et seules trois ou quatre silhouettes masculines individualisées s’en détachent, sans préfigurer pour autant le groupe « familial » du couple et de l’enfant de l’étude préparatoire ni le vieillard de la toile définitive. L’ombre portée du groupe, très crayonnée, laisse entendre que Dufy prévoyait bien un effet de soleil couchant, peut-être complété par le jeu d’un éclairage artificiel avec l’enfilade des quatre réverbères à droite.
L’esquisse dessinée montre un parti pris plus concentré, plus ramassé tant sur le paysage portuaire que dans le traitement du groupe. Dufy optera dans la phase suivante pour un regard plus large et l’introduction d’éléments narratifs dans la scène, le « groupe « devenant presque foule, mais relégué à l’arrière-plan.
Rapidement esquissé, le dessin témoigne de la maîtrise de l’artiste et n’est pas sans rappeler certains dessins contemporains de Signac.
Dufy a saisi sur le motif une vraie scène. Le groupe des dockers est beaucoup plus compact et seules trois ou quatre silhouettes masculines individualisées s’en détachent, sans préfigurer pour autant le groupe « familial » du couple et de l’enfant de l’étude préparatoire ni le vieillard de la toile définitive. L’ombre portée du groupe, très crayonnée, laisse entendre que Dufy prévoyait bien un effet de soleil couchant, peut-être complété par le jeu d’un éclairage artificiel avec l’enfilade des quatre réverbères à droite.
L’esquisse dessinée montre un parti pris plus concentré, plus ramassé tant sur le paysage portuaire que dans le traitement du groupe. Dufy optera dans la phase suivante pour un regard plus large et l’introduction d’éléments narratifs dans la scène, le « groupe « devenant presque foule, mais relégué à l’arrière-plan.
Rapidement esquissé, le dessin témoigne de la maîtrise de l’artiste et n’est pas sans rappeler certains dessins contemporains de Signac.



- Raoul DUFY (1877-1953), Fin de journée au Havre, 1901, huile sur toile, 99 x 135 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2014
- Raoul DUFY (1877-1953), Étude pour « Fin de journée au Havre », ca. 1900, huile sur toile, 65,6 x 80,4 cm. © MuMa Le Havre / David Fogel — © ADAGP, Paris, 2013
- Raoul DUFY (1877-1953), Dessin préparatoire pour "Fin de journée au Havre", vers 1900-1901, crayon sur papier, 15,5 x 24,5 cm. achat de la ville avec l'aide du Fonds régional d'acquisiton des musées, 2016. © 2016 MuMa Le Havre / Charles Maslard — © ADAGP, Paris 2017
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Publications

Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 27 avril – 29 septembre 2013
Auteurs : Jérôme Decoux, Sylvie Patry, Claire Durand-Ruel Snollaerts, Géraldine Lefebvre, James Rubin, Annette Haudiquet, Didier Mouchel
Édition : RMN-Grand Palais, Paris, 2013, 175 p.
ISBN 978-2-7118-6064-7