Eugène Boudin, l’atelier de la lumière

du 16 avril au 26 septembre 2016

« Je ferai autre chose, mais je serai toujours le peintre des plages. »
Eugène BOUDIN (1824-1898), La Plage de Trouville, 1867, huile sur bois, 31 x 48 cm. Paris, musée d’Orsay, donation du Dr Eduardo Mollard, 1961. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski
Eugène BOUDIN (1824-1898), La Plage de Trouville, 1867, huile sur bois, 31 x 48 cm. Paris, musée d’Orsay, donation du Dr Eduardo Mollard, 1961. © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski
En 1860, le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, lance la station balnéaire de Deauville, dont il veut faire « le royaume de l’élégance ». Intéressé par la « vie moderne », Boudin profite de cette opportunité pour peindre la haute société en villégiature. Il espère trouver là un débouché commercial pour ses œuvres. Il décline donc l’exercice en peinture, à l’aquarelle et au pastel.

« On aime beaucoup mes petites dames sur la plage, d’aucuns prétendent qu’il y a là un filon d’or à exploiter » écrit Boudin en 1863. Mais l’avis de ses amis artistes n’est pas celui de la clientèle fortunée, qui n’apprécie pas de se voir représentée de manière aussi imprécise. Car Boudin cherche surtout à traduire l’atmosphère de plein air et l’intensité lumineuse du bord de mer : « C’est moins ce monde que l'élément qui les enveloppe que nous reproduisons ».
Tout espoir de succès étant perdu, Boudin abandonne progressivement les scènes de plage à crinolines à partir de 1868.

Il n’en poursuit pas moins ses recherches. Il représente alors des pêcheurs et des femmes de pêcheurs sur les plages, en Normandie, à Berck ou à Etaples.
Chaque année, également, il peint quelques scènes de plages de petits formats. Ces œuvres, réalisées le plus souvent à l’occasion de visites d’amis, ont pour objet d’immortaliser un moment d’intimité.

Finalement c’est comme peintre de marines que Boudin obtiendra la reconnaissance. Son nom ne deviendra indissociable des scènes de plage que bien longtemps après sa mort.
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