Mer d'adieux suite

Duo Les Discordantes. © Droits réservés
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  • CONCERT
Musique à la carte

"L’un dansait, l’autre soufflait ; ensemble, Pierre Doussaint et Steve Lacy avaient expérimenté. A la mémoire de ces artistes généreux, Mer d’adieux raconte une ultime rencontre, imaginaire, hommage au lien éternel entre danse et musique. Partition composée pour Safia Azzoug - saxophone soprano - et Amélie Grould - percussions, Mer d’adieux suite tente de répondre à la demande des interprètes de sons nouveaux, d’expérimentations originales, de transgression des frontières. Au risque de les décevoir, je pars de certains usages contemporains connus des instruments, pour mieux me focaliser sur une relation imbriquée de l’écrit et de l’improvisé, misant sur un enrichissement mutuel. Pour cela, je m’appuie sur les expériences en cours des interprètes, leur grande compétence en écrit contemporain et leur avidité à s’engager dans l’improvisation libre, en leur conférant ainsi le rôle d’interprètes-compositeurs. Comme à l’accoutumée, la partition comprend un minimum de signes pour laisser la place au partage des imaginaires. De surcroît, noté n’est pas sacré; toute indication sera modifiable par les interprètes, à la condition que - pour éviter le hors-sujet - ce soit une véritable décision, prise après avoir essayé la proposition originale et en avoir compris l’intention. Mer d’adieux suite explore cinq paysages, leurs contrastes, leurs définitions, leurs profondeurs de champ, leurs couleurs. Cinq formes de notation, de l’académique à la graphique, jusqu’à l’absence totale de signes pour le temps d’improvisation libre où seul l’état des musiciens au moment choisi importera, escompte d’un aboutissement des sons joués au préalable. L’intention de ce double hommage s’inscrit dans la recherche conjointe, sereine et paisible d’une harmonie, dans le bonheur exemplaire et sans cesse renouvelé de la construction de soi et du partage de l’acte créatif. Mais l’indécence des possédants, le cynisme politique, l’obscurantisme religieux produisent encore et toujours de la barbarie. A mes yeux, toute proposition esthétique prétendant dépasser le simple stade de la spéculation intellectuelle n’a de sens qu’ancrée dans la société censée la recevoir; le bruit et la fureur ne seront donc pas toujours contenus au cours de ce voyage sonore."
Jean-Paul Buisson

En partenariat avec l'AMH