Récit d’atelier par Sylvestre Meinzer

« Nous avons tout d'abord discuté de ce qu'est une photographie et de comment fonctionne une "chambre noire". Puis nous avons observé quelques modèles d'appareils sténopé, qui sont de simples boites en fer, en bois ou en carton, munies d'un petit trou qui laisse passer la lumière. C'est la réflexion de la lumière dans la boite noire, sur le côté opposé au petit trou, qui forme l'image.
Chacun avait apporté son modèle à bricoler. Nous avons donc confectionné nos appareils de vision en taillant un trou moyen dans la boite, en y ajoutant une fine plaque d'aluminium munie d'un très petit trou et en accrochant le tout avec du scotch. Nous avons mesuré le diaphragme de l'appareil puis nous avons fait des essais autour du Musée. Tout le monde était "bluffé" par les images obtenues. Chacun a pu réaliser quatre images (en négatifs sur papier) dans l'après-midi.

Le dimanche matin, nous avons regardé les résultats que j'avais scannés pour rendre les images positives. Selon le modèle de boite, de trou, de pose, de tirage, l'image avait un aspect différent. On s'est intéressé aux défauts, que l'on retrouve dans les photographies anciennes et chez certains grands photographes ; qui peuvent s'apparenter à "la touche" chez les peintres. Nous avons discuté des "défauts volontaires" qui peut rendre une image très artistique et évoqué toutes les interventions possibles sur l'appareil ou sur le papier photosensible. Chacun s'est ensuite promené dans l'exposition Pissarro pour poursuivre cette réflexion. Nous avons déjeuné en compagnie de la conservatrice Annette Haudiquet, dans le très agréable restaurant du musée. L'après-midi, de manière étonnante, chacun a sorti de nouvelles boites qu'il avait préparées. Nous avons donc essayé d'autres approches et pris de nombreuses images. Il semble que chacun se soit découvert une nouvelle passion avec le sténopé mais le temps a filé et il a tout de même fallu se quitter, en espérant que l'expérience se prolonge d'une manière ou d'une autre... »